Avec 276,3 millions de dollars, le budget du ministère de la Culture selon la loi des finances 2013 (LF 2013) a augmenté de 6 % par rapport à celui de 2012.
Cependant, le budget réel consacré à la culture en Algérie, et qui inclus les fonds spéciaux consacrés aux grands évènements, a chuté de 50% entre 2013 et 2012. En effet, le budget de l’année dernière a été dopé par une enveloppe colossale que nous estimons à 300 millions de dollars, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance. Le budget réel en 2012 a donc atteint le record historique de 561,3 millions de dollars, soit le double du budget de la Culture d’un pays comme l’Afrique du Sud.
Ainsi, sans évènement majeur à organiser cette année de 2013, les autorités en charge de culture se trouvent en manque de moyens financiers pour continuer à mettre en œuvre une stratégie « budgétivore » d’hégémonie sur l’ensemble du secteur culturel et artistique dans le pays.
Il n’est donc pas étonnant, par exemple, de constater que Constantine a été désignée la semaine dernière comme « Capitale de la culture arabe » pour 2015. Il s’agit en réalité d’anticiper, et trouver des fonds conjoncturels pour exécuter ladite stratégie, car après la manifestation « Alger capitale de la culture arabe », il est en effet insolite qu’une deuxième ville algérienne, Constantine en l’occurrence, devient, à peine 8 années plus tard, à son tour une « capitale culturelle arabe », dont le principe « tournant » sur les 22 Etats de la Ligue arabe.