Action Culturelle Algerienne
 
 
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L’ACTION CULTURELLE ACADEMIQUE
L’ACTION CULTURELLE ACADEMIQUE
L’antidépresseur à la crise du secteur culturel algérien

Par : A. Kessab. L'Authentique (14-02-2005)

Une action culturelle se définie par ses deux composantes principales ; le projet culturel et l’enjeu culturel.
Diriger un projet culturel, c’est d’abord savoir le concevoir (imagination conceptuelle et pragmatique), anticiper en étant réaliste, et prendre en compte toutes les contraintes, aussi les avantages qui feront que le projet verra le jour dans de bonnes conditions, c’est «l’exploitation des ressources» qu’elles soient financières (sponsoring, aides de l’Etat…) ou humaines. Ensuite concrétiser sur le terrain, diriger, mettre en œuvre, convaincre, décider, gérer, s’insérer dans les réseaux professionnels, traiter la base (médiateurs et artistes) et les acteurs de terrain (publics), et enfin conclure et tirer les leçons.
Cerner un enjeu culturel ne se fait pas par hasard, c’est un travail avant tout, cérébral. C’est une réflexion profonde sur le sujet culturel concerné et sa relation avec le public (politique des publics). L’action culturelle moderne met le public au centre de l’action, comme Copernic le soleil au centre du système planétaire.
Un défit moderne qui s’impose et qui doit être le centre d’intérêt du responsable culturel, c’est celui de la démocratisation de la culture. Tout ce travail ne peut se faire sans produit culturel précédent, se définissant par les connaissances relatives aux procédures panoramiques (histoire, sociologie, philosophie et anthropologie de l’art et de la culture…). L’enjeu culturel est plus visé par une action culturelle entreprise par l’Etat que celle entreprise par un privé, même si ce dernier participe à un enjeu culturel sans pour autant entreprendre un travail de réflexion autour de lui.
En Algérie, l’action culturelle entreprise par l’Etat est amputée du projet culturel. En comblant à chaque fois le déficit financier, l’Etat a désengagé les responsables d’un suivi rigoureux des projets, leur seul souci, c’est d’atteindre l’enjeu culturel ciblé par l’Etat ( toucher tel ou tel public, sensibiliser tel ou tel tranche de société, etc.), fin qui est impossible si à la base il n’y a pas un projet culturel fiable. Quant à l’action culturelle entreprise par les initiatives privées, elles sont très rares mais très souvent réussies, car les responsables de cette action ne se permettent pas de perdre de l’argent, et même s’ils n’ont pas une arrière-pensée d’enjeu culturel, ils y participent tout de même.
Celui qui entreprend une action culturelle initiée par l’Etat, doit travailler pour rentabiliser le projet culturel, ce raisonnement matérialiste va le responsabiliser, et delà, le pousser à faire de son mieux pour mener ce projet à terme. L’Etat doit intervenir seulement comme partenaire principal. Et parce que les actions culturelles non Etatiques destinées au grand public ont prouvé leur participation aux enjeux culturels, l’Etat doit aussi lés soutenir, car rentabiliser un projet culturel c’est une mission très difficile, mais pas impossible.
Alors que les arts et les politiques artistiques et culturelles internationales connaissent des mutations importantes (arts contemporains, procédés nouveaux de création et de pratiques artistiques, philosophie moderne de l’art, mondialisation de l’économie de l’art…), l’organisation qui gère tous ces changements doit être flexible et en perpétuel développement, et surtout, elle ne doit pas être improvisée. Le positivisme est de rigueur. Contrôler ces mutations, c’est savoir maîtriser l’action culturelle. Dans les pays dits «développés», on a compris cela. Tout un système de formations supérieures est mis en place pour former des gens capables de gérer une action culturelle. Les étudiants étudient une palette impressionnante de modules jusqu’à cinq années après le baccalauréat. La sélection des étudiants se fait minutieusement à l’image du rôle qu’ils vont jouer par l’avenir. Parmi ces modules, on trouve : philosophie, histoire et sociologie de l’art et pratique artistique, politiques des publics, économie de la culture et droit, responsabilité des projets, culture-éducation, culture-dispositifs sociaux, les dispositifs d’accompagnement de la création, gestion comptabilité, etc. Et sont mobilisés pour ces formations complexes, des professionnelles de l’art et de la culture (directeurs de théâtre, sociologues, architectes, directeurs de communication, producteurs, artistes…), avec le soutien des autorités concernées.
La solution à tous les déboires qui abusent de l’art et de la culture en Algérie, se trouve dans la formation supérieure. Il est urgent qu’un régime universitaire se mette en place pour former des gens aux métiers de la culture. Ces gens là, ne seront ni des artistes, ni des écrivains, ni des agents de sécurité à mettre devant les portes des salles de spectacle. Ils seront des personnes qualifiées, qui suivront des études complètes à travers un cursus universitaire mené par des professionnels compétents. L’Algérie ne manque pas d’intellectuels qui pourront s’associer dans un cadre universitaire pour créer ce genre de formations, il suffira de lancer l’expérience pour que des professionnels de bonne foi se manifestent.
Une action culturelle qui se concrétise par l’acte artistique (spectacle, exposition, publication…) implique une action psychologique moins concrète, mais beaucoup plus profonde et beaucoup plus responsable, car elle touche à l’identité de l’individu. Si l’action culturelle académique est l’antidépresseur à la crise du secteur culturel Algérien, l’action psychologique engendrée par l’action artistique est quant à elle, l’antidépresseur à la crise identitaire algérienne.

A.K.
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