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Mamoun Senouci, responsable de Audio Concept, déclare :
Mamoun Senouci, responsable de Audio Concept, déclare :
«Nous avons le savoir-faire nécessaire pour monter de bons spectacles»
La Tribune (07/12/2006)
Par Hassan Gherab

On ne les voit que si on y fait attention. Penchés sur leur console éclairée par une loupiote, ils n’ont d’yeux que pour les aiguilles des cadrans qui, avec les rapports que les techniciens, à partir de la scène, balancent sur le casque d’écoute, guideront leurs doigts sur les curseurs de réglage. Mais, si les ingénieurs du son et les éclairagistes passent souvent inaperçus, leur travail est cependant d’une importance capitale tant pour les artistes sur la scène que pour le public. Ils sont incontournables et indispensables. La réussite du spectacle proprement dit en dépend. Leur travail est cependant loin d’être une sinécure ou une partie de plaisir, même s’ils aiment ce qu’ils font.
Mamoun Senouci, ingénieur du son et general-manager de Audio Concept, que nous avons rencontré dans les bureaux de la société qu’il a fondée avec un copain, également ingénieur du son, nous détaillera ce travail en soulignant la différence entre l’organisation et l’encadrement du spectacle. «Audio concept est une société d’ingénierie et conseil. Nous assurons tous les métiers du son (synchronisation, scènes, enregistrement sur multipistes…), les prestations de services et tous les chapitres d’un événement (pré-production et post-production). Notre travail implique également la prospection et recherche de sites, de tiers pour la prise en charge de la production. Nous organisons aussi des castings, comme nous pouvons nous charger de la programmation d’artistes en faisant appel à notre carnet d’adresses.». La société prend également en charge l’éclairage de scène, la décoration lumière et la scénographie, qui, même s’ils font appel à une autre technologie, vont de pair avec le son.
Telle que présentée, la société a tout de l’organisateur de spectacle qui tombe sous la loi exigeant une accréditation pour l’exercice de cette fonction. «Non. Et cela pour une raison très simple : nous n’avons pas les moyens ni l’équipement pour faire de l’event [anglicisme pour événementiel, ndlr]», répond M. Senouci. Audio Concept ne s’occupe donc que de l’aspect technique de l’événement.
Quant aux incursions dans la programmation, elles sont exceptionnelles et se comptent sur les doigts d’une main. C’est pratiquement une faveur que les responsables de la société accordent à quelques clients, plus par souci d’avoir un spectacle digne de ce nom et une belle scène qui feraient honneur à leur savoir-faire et leur professionnalisme que par mercantilisme. Comment travaille alors la société si elle n’a pas d’équipement ?
La réponse est dans le partenariat. Audio Concept travaille avec des partenaires spécialisés dans la location de matériel et équipements pour le son et la lumière. Elle apporte, elle, le savoir-faire de ses ingénieurs et techniciens qui assureront la réussite de l’événement. Et pour ce qui est du savoir-faire, M. Senouci affirmera que «le potentiel humain existe. 57% du personnel est technique. Nous avons les techniciens et ingénieurs qu’il faut. Sauf l’éclairagiste pour les éclairages automatiques. Il n’en existe pas en Algérie et, quand la nécessité se fait sentir, on est obligé d’en ramener un de l’étranger. Si, pour les métiers du son, on est à la page, pour l’éclairage on en est encore aux années 1930». En fait, cela s’explique. «Le son est une vieille technologie que les Algériens maîtrisent depuis longtemps déjà. Une fois la base acquise, il ne s’agissait plus que de suivre l’évolution.
Ce n’est pas le cas des éclairages automatiques qui sont, eux, une technologie relativement récente, une dizaine d’années, à laquelle on n’est pas encore formés. De plus, pour être un bon éclairagiste, en plus de la technologie et de la maîtrise de l’outil informatique, il faut aussi avoir le sens de l’esthétique. Il faut être artiste. En scénographie et décoration lumière, l’encodage de lumière, c’est 10% de technique et 90% d’artistique», dira le responsable. Quant à la formation qui permettrait à la société de disposer d’un éclairagiste confirmé, M. Senouci révélera qu’une «formation d’une dizaine de jours coûterait entre 4 000 et 5 000 euros. On peut aussi bénéficier d’une formation à l’achat du matériel qui, lui, coûte beaucoup plus cher».
Et les banques ? «C’est des banques !
Et un banquier aura du mal à accorder un crédit de 100 millions de dinars pour l’achat d’un équipement à une société dont le capital est de 20 millions de dinars. Et il difficile de le convaincre que cette société peut faire ce chiffre avec deux événements», explique le manager qui ajoutera qu’«il y a cependant une évolution, mais il faut encore du temps pour que les mentalités changent. En fait, l’event lui-même a évolué pour devenir segment de communication. En Algérie, par exemple, les opérateurs de téléphonie ne communiquent que par l’event».
Est-ce à dire, rétorquons-nous, que vos clients savent ce qu’ils veulent ? Le «oui» est plus qu’affirmatif. «Ils nous contactent par l’intermédiaire de leur boîte de communication, qui, souvent, nous donnent même le matériel qu’ils veulent. Quand elles n’envoient carrément un de leurs représentants qui sont des professionnels connaissant parfaitement le métier», affirme M. Senouci qui précisera cependant que cela concerne le privé car, pour ce qui est de l’étatique, «c’est une tout autre question», résume-t-il. La société n’a donc pas droit à l’erreur et ne peut prétendre vendre ses services si elle ne dispose pas de l’équipement, des techniciens et du savoir-faire nécessaires. Mais alors, demandons-nous, est-ce que vous ou une autre société algérienne, aurait pu, par exemple, faire en son et lumière le concert des Pyramides de Jean-Michel Jarre ?
«Oui, nous pouvons faire les Pyramides de Jarre. Mais encore une fois, c’est une question de temps et d’équipement».
Pour l’anecdote : Audio Concept a assuré la clôture des Panarabes dont l’ouverture a été confiée à des étrangers. Si la société était bonne pour la clôture, pourquoi ne le serait-elle pas pour l’ouverture ?
La question reste posée à tous ces responsables qui privilégient les boîtes étrangères au détriment des nationaux.
Et cela n’est pas du nationalisme primaire. Car il faut savoir que, souvent, des boîtes étrangères font appel à ces nationaux qui sont éconduits chez eux. N’est-ce pas là une image parfaite du responsable che sur laquelle est assise toute une institution, voire une économie ?
H. G.
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