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Sauvegarde du patrimoine à Oran
Quand le tissu associatif va…

Par : Samir Ould Ali. La Tribune. 09.05.2012

Difficile d’évoquer la préservation et la sauvegarde du patrimoine d’Oran sans souligner le travail accompli par le tissu associatif, notamment les deux associations que sont Bel-Horizon et Santé Sidi El Houari, depuis leur naissance dans les premières années de 2000. Menées par des passionnés d’Histoire et de patrimoine historique, l’une et l’autre - et même parfois l’une contre l’autre - ont su réunir et fédérer de très nombreux amoureux du patrimoine culturel et des monuments historiques autour de projets et de programmes visant à sauvegarder les témoins du passé d’Oran. Et c’est sans doute grâce à cette heureuse implication que les Oranais et les touristes peuvent admirer les mille et un vestiges laissés par toutes ces civilisations qui ont traversé le passé de la ville. Et surtout, c’est grâce aux deux associations que des vestiges ont été soustraits à l’abandon (Santa Cruz, Plateau Moula Abdelkader, les Bains Turcs…) et que l’on peut désormais espérer que le reste du patrimoine historique sera sauvé et préservé pour les générations futures notamment à travers la formation des jeunes aux métiers anciens de la construction (comme la maçonnerie traditionnelle et la taille de pierre, la forge et la ferronnerie, la menuiserie et la charpente), aux techniques de la restauration ou encore au métier de guide patrimonial.Avant l’apparition de SDH et Bel-Horizon, le patrimoine historique était complètement abandonné par les autorités locales et la population quand il ne faisait pas l’objet de prédation et de destruction par des mains aussi ignorantes que funestes. D’autres vestiges ont, quant à eux, été dérobés par des milieux connaisseurs qui en ont fait le produit d’un commerce très juteux auprès de marchands d’art et d’experts étrangers. Il restera un jour à déterminer tout le préjudice que la population oranaise a subi dans sa mémoire par la faute d’individus véreux et d’autorités complaisantes qui ont permis que des objets du patrimoine historique soient ainsi volés. L’autre acquis à mettre à l’actif des
deux associations est l’implication des pouvoirs publics dans la préservation du patrimoine ; même si on ne peut toujours pas affirmer que la protection du patrimoine soit une priorité, il n’en demeure pas moins qu’elle est fréquemment évoquée dans des réunions officielles et bénéficie tout aussi régulièrement de mesures et de décisions allant dans le sens de la réhabilitation et de la préservation du patrimoine historique (programme de réhabilitation du vieux bâti, opération de sauvegarde du quartier de Sidi El Houari et mise en place annoncée d’un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur, multiplication de colloques et de manifestations culturelles, actions se sensibilisation…) Il reste malheureusement que la question n’a pas été évoquée, ou trop rarement, par les candidats aux élections lorsqu’ils se sont risqués - juste avant la fin du discours - à parler du secteur culturel en général.

S. O. A.


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