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Entretien avec Djalila Kadi-Hanifi, présidente de Chrysalide.
L’association Chrysalide saisit les événements culturels qu’elle organise comme prétexte pour lancer un processus permanent de manifestations culturelles. «Les événements sont des points de départ pour enclencher un dynamisme culturel et encourager les jeunes à y participer», explique la présidente de cette association, la dramaturge Djalila Kadi-Hanifi, dans l’entretien qu’elle nous a accordé

La Tribune : C’est en 2005 que l’association Chrysalide organise son premier événement, Noir sur Blanc, à Alger, Sétif et à Lyon. Comment s’est déroulée cette expérience ?

Djalila Kadi-Hanifi : Quand l’association est née en 2000, notre souci était de créer des espaces pour les jeunes artistes et auteurs en présentant, par la même occasion, nos propres créations. Nous avons donc lancé des cafés littéraires baptisés «la Question» en référence à la Question d’Henri Alleg, ainsi que des ciné-clubs. C’est dans le même principe que nous avons lancé, l’année dernière, la grande manifestation Noir sur Blanc à Alger, Sétif et à Lyon. Cet événement a attiré beaucoup de monde à Sétif et a été un grand succès, d’autant plus que, dans cette ville, les manifestations culturelles sont rares. Sétif en a été complètement transformée. La manifestation s’est construite autour d’une thématique, «les nouveaux langages», que nous avons traitée à travers des tables rondes, des projections de films, des représentations théâtrales, des spectacles chorégraphiques et même des expositions d’arts plastiques en plein air, à Aïn Fouara. Chose qui ne s’est jamais faite à sétif.

C’est ce qui vous a encouragée à vous lancer dans un autre événement, les Rencontres sur Ibn Rochd…
En proposant Noir et Blanc comme événement biennal, nous voulions non seulement créer des espaces vivants pour attirer le maximum de monde, mais aussi lancer un dynamisme, un processus de recherche contemporaine qui aboutira à d’autres rencontres, d’autres manifestations tout au long de l’année. L’association ne veut pas s’en tenir à l’événement, mais aller au-delà de la manifestation. A Sétif, nous avons réussi à déclencher un processus de manifestations en collaboration avec des jeunes de différentes conditions sociales qui sont d’ailleurs très autonomes.
Depuis la biennale, les activités culturelles continuent à Sétif, des projections, des lectures de théâtre, des expositions et des conférences animées par des spécialistes algériens et étrangers. Je peux vous citer comme exemple un galeriste de Sétif qui a adhéré à notre association et propose de lancer de jeunes peintres et d'organiser des expositions des arts plastiques en plein air, comme nous l’avons déjà fait.

Donc, ce qui vous intéresse le plus est l’après-événement…
En effet. Nous voulons lancer des manifestations qui soient un point de départ pour aboutir à d’autres programmes d’activités, ne pas nous limiter à l’événement. Les rencontres d’Averroès par exemple nous ont été inspirées des rencontres sur ce philosophe qu’organise Marseille depuis dix ans. C’est toute la région qui participe à cet événement : théâtre, cafés, salles de cinéma, bibliothèques, salles de
spectacles… c’est énorme ! C’est ce que nous voudrions voir se réaliser à Alger, mais aussi dans toute la Méditerranée. Ce genre de rencontres nous permet également d’enrichir notre carnet d’adresses pour faire appel à des intellectuels qui interviendront autour de thématiques qu’on aura choisies. Cette année, nous avons opté pour «comment vivre ensemble», l’année prochaine, nous proposerons une autre thématique actuelle et ainsi de suite.

Le projet Ibn Rochd n’est-il pas «ambitieux» par rapport aux moyens dont vous disposez ?
Notre stratégie est de travailler avec toutes les institutions, qu’elles soient publiques ou privées. Il est vrai que ce n’est pas toujours évident pour nous, surtout dans les premiers temps. Depuis la création de notre association et jusqu’à l’année dernière, nous subsistions grâce à nos propres moyens. Nous avons financé les ciné-clubs, nos créations théâtrales, littéraires, cinématographiques, les cafés littéraires et autres manifestations que nous suggérons tout au long de l’année, avec le soutien occasionnel du Centre culturel français, du Gothen Institut ainsi que des Editions Barzakh. Ce n’est que depuis 2005 que le ministère de la Culture nous alloue un budget annuel. Pour le Noir sur Blanc, nous avons pu accrocher des sponsors privés au niveau de Sétif, avec le soutien de l’association lyonnaise, Gertrude II, notre partenaire dans cet événement. Il faut dire que, dans les villes intérieures du pays, il est plus facile de décrocher des sponsors qu’à Alger. Dans la capitale, c’est quasi impossible.

Qu’en est-il des pouvoirs publics ?
Comme je l’ai déjà dit, l’association ne bénéficiait d’aucun soutien. Mais avec le lancement de Noir sur Blanc, nous avons réussi à attirer l’attention des pouvoirs publics, entre autres. D’abord, il y a le ministère de la Culture qui nous a soutenus «officiellement», et puis, la wilaya de Sétif qui s’est beaucoup investie. Elle a pris en charge l’hébergement et la restauration de tous les invités. Ce qui est énorme. Disons que, dans l’ensemble, la situation s’améliore. Depuis l’année dernière, nous avons au moins un partenaire permanant qui est le ministère de la Culture. Pour les rencontres sur Ibn Rochd, le ministère a été d’un apport considérable. Nous avons également eu le soutien de la Bibliothèque nationale et de l’OREF. Cependant, nous comptons solliciter d’autres ministères et d’autres institutions telles que les ambassades. A ce propos, les ambassades du Liban et de Grèce à Alger nous ont aidés dans les Rencontres sur Averroès. Mais l’idéal pour nous est d’avoir des partenaires permanents comme c’est le cas des associations à l’étranger qui bénéficient de plusieurs budgets annuels pour créer des événements. Avec de la patience, on arrivera peut-être à faire comme eux.

F. B. La Tribune (22/06/2006)

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