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Débat sur le sponsoring culturel en Algérie
La culture a besoin d’argent !

Par : Fayçal Métaoui. El Watan. 24.08.2011

Lundi soir, aux soirées des Mille et Une News, organisées par les quotidiens Algérie News et Djazaïr News, à Alger, les participants étaient d’accord sur un point : «En Algérie, la culture a besoin d’argent». Ahmed Boucenna, président directeur général de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), Omar Belhouchet, directeur de la publication d’El Watan, et Joseph Ged, directeur général d’El Wataniya Télécom-Nedjma Algérie étaient venus débattre du sponsoring culturel.

Les trois entreprises, chacune à sa manière, soutiennent les activités culturelles dans le pays. «Il y a des efforts qui ont été fournis par les autorités ces dernières années. La manière avec laquelle la politique culturelle est menée est souvent critiquée. Des artistes et des producteurs nous en parlent souvent. Notre pays a pris un retard considérable dans le développement de la culture malgré les disponibilités financières», a relevé Omar Belhouchet. Il s’est interrogé sur l’utilisation des fonds publics. «A travers ce qui se passe dans le monde arabe, nous avons constaté que des pays achètent de l’armement. Un armement dirigé contre les populations, comme c’est le cas en Syrie, en Libye et au Yémen. L’Algérie achète pour 5 à 6 milliards de dollars d’armes ? A quoi vont servir ces armes ?», s’est-il demandé. Il est, selon lui, nécessaire de faire des révisions en raison des bouleversements politiques dans le monde arabe et procéder au transfert d’au moins 1 milliard de dollars aux activités culturelles dans le pays.

L’affectation budgétaire attribuée au ministère de la Culture, pour rappel, ne dépasse pas le 1% de l’ensemble du budget de l’Etat. Ahmed Boucenna a soutenu que le sponsoring des actions culturelles est une démarche citoyenne qui permet d’améliorer l’image de l’entreprise. «Nous avons été des deux côtés, sponsor et chercheur de sponsors», a-t-il dit. Pour lui, l’ANEP n’est pas uniquement une agence de publicité et de communication. C’est également une société d’édition qui a eu la charge de l’organisation pendant huit ans du Salon international du livre d’Alger (SILA).

Mécénat agissant

«Nous nous sommes spécialisés dans l’édition de livres d’histoire et de patrimoine de l’Algérie. Nous encourageons les nouveaux auteurs à éditer leurs livres. Nous soutenons aussi la distribution des livres. Notre objectif est de réaliser des sponsorings au niveau régional, pas uniquement à Alger», a-t-il expliqué. Il a annoncé que l’ANEP a réalisé 125 opérations de sponsoring entre 2005 et 2010. «Nous comptons revenir à l’organisation d’événements. Nous envisageons de nous lancer aussi dans le créneau de l’édition par souscription en prenant en charge des projets d’auteurs», a-t-il précisé. Joseph Ged se dit fier du fait que des porteurs de projets culturels, sociaux et sportifs sollicitent Nedjma pour un éventuel sponsoring.

«Malheureusement, nous ne pouvons soutenir tous les projets. Nos capacités financières sont limitées. Il y a des projets qui ne correspondent pas à notre stratégie de communication», a-t-il noté. Il a rappelé que Nedjma a commencé ses soutiens aux arts et à la culture avec le sponsoring de concerts de raï en 2004, juste après son lancement commercial en Algérie. «Avec les éditions Casbah, nous avons sponsorisé le SILA. L’édition 2011 du Sila sera également soutenue par Nedjma. Nous avons appuyé des projets avec le ministère du Tourisme. Nous avons fait une campagne nationale sur l’environnement l’année écoulée avec la radio algérienne. Et cette année, avec la radio algérienne, nous sommes partenaires dans le projet La Médina, un espace unique pour les familles algériennes. C’est, pour nous, une réussite», a-t-il relevé.

Il y a, selon lui, des limites à ne pas dépasser en termes financiers. «Plus le marché avance, plus on peut augmenter l’enveloppe allouée au sponsoring culturel. Cela dit, il n’y a aucun calcul économique pour lancer des opérations de ce genre. Le risque le plus élevé existe dans le sponsoring sportif avec l’engagement de sommes d’argent sans garantie de résultats», a-t-il souligné. F. M.

Le soutien des entreprises privées aux actions culturelles n’est, pour Omar Belhouchet, qu’un appoint. «Dans ce domaine, le financement de la culture relève de la responsabilité des pouvoirs publics qui est considérable.Aux professionnels de se prononcer sur la bonne ou la mauvaise utilisation de l’argent affecté à la culture», a-t-il noté.
Le directeur d’El Watan a relevé que le journal apporte son soutien aux expressions interdites publiquement et qui ne passent pas à la télévision. «Celles du contre-pouvoir. Je pense à des organisations de la société civile qui n’ont pas les capacités financières.
El Watan, comme d’autres journaux, est basé sur des valeurs de démocratie et de combat pour la liberté d’expression. Des valeurs qui conditionnent notre travail quotidien.Nous appuyons également des artistes, mais c’est marginal», a-t-il expliqué. Joseph Ged a reconnu que Nedjma verse beaucoup dans le sponsoring du football (qui ne peut pas être assimilé à l’ensemble du sport).

Stratégie culturelle

«Nous misons aussi beaucoup sur le culturel et le social. Nous avons des projets pour préserver le patrimoine matériel et immatériel algérien.Nedjma ne définit pas la stratégie culturelle, nous sommes là pour supporter. Nous avons une responsabilité morale envers la société algérienne dont nous faisons partie.Cela doit se refléter sur l’image de l’entreprise. Il n’y a pas de résultat financier direct du sponsoring. Nous faisons le maximum», a-t-il indiqué. Intervenant dans les débats, le dramaturge Slimane Benaïssa a plaidé pour un plus grand soutien aux actions culturelles et artistiques. «La culture est la seule qui peut sauver le peuple algérien de difficultés futures», a-t-il dit crûment. Le débat a tourné ensuite sur l’absence de mécénat en Algérie et sur la meilleure manière d’assurer le soutien financier à tous les arts, comme le cinéma qui souffre énormément du manque d’argent.

Fayçal Métaoui

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