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Débat-Environnement culturel en Algérie : Des ressources à revisiter
Par : Mohamed Réda Chikhi. El Watan. 24.04.2008

Une valorisation du sens critique et une visiondu champ culturel sont non seulement possibles mais indispensables. Le bilan de l’année 2007, année charnière et dense pour la culture officielle algérienne, restera aussi important dans les faits et les réalisations que discutable dans la qualité et les orientations.

Une fois de plus, les capacités managériales des institutions et des instances dirigeantes ne sera plus à démontrer, tout comme n’est plus à prouver le généreux enthousiasme des artistes, opérateurs et public, souvent enclins à se mobiliser en faisant plus vibrer le sens du patriotisme qu’en faisant entendre le sens critique. En effet, que l’on aborde le bilan de cette année sous l’aspect de l’importance quantitative des programmes proposés ou celui de l’adhésion populaire, le résultat apparaît comme plus que satisfaisant. En revanche, si l’on va chercher du côté de la démarche, au sens stratégique et politique du terme, force est de constater de réelles carences en matière de planification et de prospective. Faire plaisir aux foules n’étant pas antinomique avec la capacité de jeter les jalons d’une politique culturelle, cette année aurait pu servir de prétexte à une réflexion d’ensemble sur les écueils que l’Algérie culturelle n’a que trop souvent rencontrés malgré tous les éclats dont cette même Algérie a su se rendre l’auteure. En effet, avoir organisé le Panaf de 69, les mémorables festivals des années 70, l’inoubliable fête de la jeunesse de 1985 puis, bien plus tard, avoir été à l’honneur en France en 2003 et enfin avoir été la capitale de la culture arabe, n’aura malheureusement pas aidé à la mise en place d’un réel modèle culturel intégré et propre à notre pays. En effet, en plus de quarante-cinq ans d’indépendance, les difficultés de création, de production, de diffusion demeurent toujours les mêmes, tout comme sont restés identiques les difficultés liées à la protection des droits d’auteurs et des œuvres. Il est en effet dommageable de constater toujours, dans une Algérie aussi territorialement vaste, aussi démographiquement prometteuse et aussi prospère financièrement, la même frilosité à investir dans l’art et la culture. L’investissement auquel il est fait référence ici n’est en aucun cas d’ordre strictement matériel et infrastructurel, mais concerne aussi bien les moyens de création qui nécessitent renforcement, les ressources managériales qui ne demandent qu’à être gérées avec efficience, que les procédures de production et de diffusion des œuvres qui gagneraient à goûter à la modernisation tant prônée et si rarement approchée dans la sphère culturelle. Est-il normal de laisser seuls les organismes culturels « sous-tutelle » se débattre dans tant d’archaïsme ? Est-il normal que notre société, ayant parfaitement acquis les réflexes de la consommation libérale, continue à acquérir des biens culturels de si médiocre facture ou à des coûts inabordables quant ils sont de qualité appréciable ? Pourquoi les pouvoirs publics tardent-ils à faire le pari de l’intelligence en matière de consommation culturelle, en impliquant activement ceux qui font vivre la culture et qui célèbrent l’identité en dehors de toute idéologie ? Les institutions publiques étant clairement en panne de solutions modernes et efficaces, seuls des partenaires, des compétences et des expertises issus de la société dite civile seraient en mesure d’insuffler cette dimension qui fait défaut dans la mise en place des orientations en matière de politique culturelle et artistique. Une participation élargie qui permettrait donc d’éviter une dépréciation vis-à-vis de nous-mêmes et de ceux qui nous observent. Les solutions à trouver aujourd’hui ne sont plus dans les légiférations » seules mais dans l’instauration d’un modèle « économico-culturel » qui fasse que se mette en place, d’un bout à l’autre de la chaîne, une solidarité entre le consommateur, dont il faut valoriser l’acte d’achat, et l’artiste, dont il faut valoriser l’acte de création. L’éducation, la pédagogie, mais également l’incitation commerciale et le marketing, sont autant de leviers qu’il faudra appeler à la rescousse pour permettre ce saut qualitatif dans la production culturelle. Ces mêmes leviers seront également indispensables aux réajustements stratégiques dans les politiques publiques qu’il faudrait initier. Un paysage culturel porteur étant le parfait équilibre entre la préservation patrimoniale, la production de masse et le soutien à l’originalité, il serait temps que la décision politique sorte de son autisme à l’égard des administrés et des contribuables qui, pourtant, contribuent largement au financement de ce même paysage. L’Algérie aura enregistré tout de même de belles avancées, à l’instar de celle des nouvelles technologies de l’information, preuve s’il en est, que toute initiative novatrice chez nous n’est pas condamnable d’avance sous le fallacieux prétexte que nous serions logés sur la mauvaise rive du progrès. Preuve également que le respect du consommateur dans toutes ses dimensions, et notamment dans son expression citoyenne, demeure la clé de voûte à toute autre percée sociale, culturelle ainsi qu’environnementale. Tels sont les enjeux dont il faudra tenir compte si l’on souhaite une relance durable. Sans quoi les autres maillons de la chaîne iront décliner et finir de leur plus belle fin, les conjectures ne s’encombrant que peu des idéologies désuètes.

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