Action Culturelle Algerienne
 
 
Navigation
ACCUEIL
ARTICLES
ACTUALITÉ CULTURELLE
GESTION CULTURELLE
RÉFLEXIONS/TRAVAUX
INTER-RESSOURCES
LIENS
CONTACT
QUI SOMMES NOUS ?
RECHERCHE

Le Sila avec ministre lectrice
Par Abdou B. La Quotidien d'Oran.

«J'ai la maladie de faire des livres, et d'en être honteux quand je les ai faits». Montesquieu

Des foules à l'infini, des flots ininterrompus, des familles au grand complet, de l'ouverture jusqu'à la fermeture, en créant une rivière de véhicules comme si toutes les voitures d'Alger et des environs n'avaient plus qu'une seule destination, le 14ème Salon international du livre d'Alger (SILA). Tous les paradoxes algériens se sont effacés, quelques jours, certes provisoirement et pour la seule capitale pour que réellement le livre soit le roi pour tous ceux qui sont allés lui faire allégeance, en faire provision, quitte à se serrer la ceinture après avoir satisfait les jeunes, les enfants et les lecteurs.

Réputés incultes, et ils peuvent l'être, n'aimant pas la lecture, parait-il, préférant les violences ou les subissant, cela arrive, recherchant à la loupe «le train qui n'arrive pas à l'heure», c'est un sport national, des dizaines et des dizaines de milliers de citoyens sont passés à autre chose durant quelques jours. Le livre a imposé une pause à une foultitude de dérives où il y a à l'évidence des parts de vérité et de ras-le-bol. Et au complexe sportif Mohamed Boudiaf, c'était la fête.

Les salons du livre ont pour vocation essentielle et première d'exposer, de faire acheter des livres dans tous les genres, de tous horizons, pour tous les publics, selon l'âge, les goûts et les besoins de chaque «cochon payeur». C'est ce dernier, en fin de course, qui fait vivre une filière complexe où cohabitent le bizness, le talent, le papier, le management, la publicité qui justifient la nécessité vitale pour une société d'avoir des femmes et des hommes qui écrivent. Ils donnent du rêve, des émotions, des histoires, de l'histoire, des analyses, des courbes et des statistiques... Et c'est pour cela qu'ils doivent être aimés, protégés envers et contre tout. Régulièrement, depuis 1962, ceux qui écrivent ont vécu la censure, tellement détestable, la prison ou l'exil.

D'autres sont morts, presque clandestinement, juste avant qu'il ne leur soit demandé de s'excuser d'avoir trempé leur plume au sein de leur histoire, de leur peuple. Pour certains, on a été cracher sur leur tombe. Et toutes ces choses qui font partie de l'Algérie, il faut sans cesse les redire pour mieux les éradiquer. Si des cas avérés de censure en Algérie existent, en les dénonçant, il faut aussi reconnaître qu'ils ne sont pas nombreux, ce qui n'excuse en rien les censeurs, et que des dizaines de talents éclatent chaque année, impertinents, irrespectueux et jouissifs. Et c'est tant mieux !

Au 14ème SILA, les stands ont fait des affaires et le plein de recettes, du jamais vu.

Les éditeurs, quelles que soient leur taille et leur réputation ont été littéralement submergés par de véritables marées humaines.

Et à ce niveau, celui d'une manifestation et d'un marché culturel populaires, l'objectif majeur et le succès espèré ont été atteints. Il suffisait de tendre la caméra, le micro ou le stylo en direction de milliers d'anonymes pour s'en rendre compte.

Bien entendu, comme pour toutes les aventures humaines, il y a eu certains dysfonctionnements, certains réglages en cours de route, des désagréments pour les exposants qui l'ont fait savoir aux organisateurs et aux journalistes. Ces derniers l'ont rapporté à leurs lecteurs, parce que c'est leur travail, en leur âme et conscience.

Et il n'y a rien d'anormal, pourvu que l'éthique soit aux commandes et que les milliers de Lambda venus au SILA soient audibles et visibles. Des organisateurs, n'importe où, les visiteurs et les médias recherchent la perfection «contractualisée» comme dirait un intello, parce que cette recherche est une pulsion humaine, salutaire, un ouvrage sur lequel il faut revenir sans répit.

Au 14ème SILA, les médias lourds avaient de la matière pour constituer un consistant «frigo» pour des émissions, pour alimenter les J.T. et les J.P. en interviews d'écrivains, d'éditeurs et de «grands visiteurs». Il y avait, pour consolider avec intelligence le reflux du terrorisme qui frappe encore, les images de ces milliers d'enfants, de femmes, d'hommes, jeunes et âgés qui, de la manière la plus pacifique, ont posé des problèmes aux organisateurs, à la circulation, à la police, simplement parce que leur nombre était impressionnant. Et en plus, des heures d'archives pour chaque SILA, ce sont des briques pour bâtir la mémoire culturelle du pays.

Pour un modeste participant, il est à espérer que ces images, mémoire de demain ont été faites. Et parmi elles, un étonnant morceau : la présentation de l'oeuvre et du dernier roman à paraître de R. Boudjedra par la ministre de la Culture. Pour l'égratigner régulièrement, il est permis de témoigner de sa boulimie de lectures et de son talent pour dire le livre. Six ou huit de ce calibre dans le gouvernement et l'Algérie aura une fabuleuse industrie du livre.

Commentaires
Aucun Commentaire n'a été posté.

Ajouter un commentaire
Veuillez vous identifier avant d'ajouter un commentaire.

Evaluation
L'évalutation n'est disponible que pour les membres.

Connectez-vous ou enregistrez-vous pour voter.

Aucune évaluation postée.

Derniers Articles
تاž...
Les co-productions A...
ندا...
Conseil National des...
FDATIC

Connexion
Pseudo

Mot de passe