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À quand une véritable politique nationale du livre ?
Vers une professionnalisation de l’édition

Par : Samira Bendris. Liberté. 02/02/2009

Qu’est-ce que la politique nationale du livre ? Que signifie une professionnalisation des métiers du livre ? Que faut-il réformer ? Quels sont les maillons qui constituent la chaîne du livre ? Que faut-il faire pour que le secteur de l’édition, qui est une composante à la fois économique et culturelle du développement durable d’un pays, retrouve son rang et joue concrètement son rôle en Algérie ?
Toutes ces interrogations et beaucoup d’autres ont été débattues lors d’une rencontre organisée en juin 2002 dans le cadre d’un partenariat avec le ministère de la Communication et de la Culture de l’époque, l’Office national du droit d’auteur (ONDA), l’ensemble des professionnels du livre, le Bureau international de l’édition française (BIEF), l’Alliance colombienne anti-piraterie, le Centre régional pour le développement du livre en Amérique latine (CERLALC) et l’agence ISBN internationale. L’Unesco avait alors “offert son expertise aux décideurs politiques et professionnels du secteur en vue de l’adoption d’une loi-cadre relative au livre”.
Des experts internationaux s’étaient déplacés en Algérie et une petite évaluation de la situation avait été établie. L’année suivante, soit en 2003, les premières assises du livre ont eu lieu. Après une semaine de travail, de débats et de concertations, les organisateurs en sont sortis avec une liste de recommandations qui a été remise aux organismes concernés. Quelque temps plus tard, certaines mesures ont été prises telles que la formation dans certains domaines (édition, librairie, dépôt légal), le développement du réseau ISBN, l’adoption d’une loi sur le droit d’auteur et la création d’un conseil interministériel et interprofessionnel de lutte contre la piraterie.
À l’heure actuelle, il est encore difficile de faire un bilan conséquent de la situation ou d’établir un diagnostic clair et précis de l’état de l’édition en Algérie. Cependant, l’expert de l’Unesco, Alvaro Garzon – “Monsieur Livre” comme on aime à l’appeler si justement, et qui faisait partie de l’équipe envoyée en Algérie en 2003 – se dit quelque peu satisfait des résultats obtenus aujourd’hui. Sa présence sur le territoire le mois dernier, sur invitation de l’ambassade de France et du Centre culturel français, lui a permis de “revoir ses amis de l’Algérie” et de redécouvrir un pays “qui lui rappelle en beaucoup de points son pays d’origine” d’un côté, et d’un autre, revisiter un secteur qui lui tient très à cœur, malgré sa retraite et son retour chez lui en Colombie.
Entouré de quelques membres des organismes concernés par la question du livre, lors de plusieurs rendez-vous professionnels et amicaux, agréables et utiles, Alvaro Garzon, fort par sa longue expérience dans le domaine et conforté dans son optimisme par les quelques résultats obtenus jusque-là, a voulu faire le point sur ce qui a été fait dans le secteur de l’édition depuis sa dernière visite, et ce qui reste encore à faire. Pour cela, il a rencontré quelques personnes du domaine et a rendu visite à quelques éditeurs, ce qui lui a permis de se faire une idée sur la situation du livre en Algérie.
Il s’est dit satisfait de savoir que le projet de la mise en place des 1 542 bibliothèques municipales ait été pris en charge concrètement, puisque un budget leur a été attribué. Beaucoup d’autres ont été réhabilitées, certaines sont en rénovation et d’autres en construction. Un autre point positif, selon lui, est la consécration d’une journée nationale du livre, la publication de 1 001 titres et l’attribution de l’aide à l’édition qui a commencé en 2007 avec la manifestation de “Alger, capitale de la culture arabe” et qui se poursuit jusqu’en 2009 avec une possibilité de s’étaler sur cinq années. L’ouverture de nombreuses librairies sur le territoire national, l’augmentation du nombre de maisons d’édition, l’encouragement de la lecture dans les écoles en réhabilitant les bibliothèques scolaires et en mettant en place, conjointement entre le ministère de la Culture et celui de l’Éducation, un groupe de travail sur la littérature à l’école sont autant de signes encourageants et révélateurs d’une maturité acquise au fil des années.
Un autre signe prometteur est la création du Centre national du livre qui a été mis sur les rails et dont les travaux sont actuellement en cours. Il reste cependant à adopter la loi sur le livre, ce projet de loi si soigneusement étudié par des professionnels, proposé voilà déjà de nombreuses années, mais qui reste en stand-by. Cette loi, si elle venait à être adoptée, serait une manière de protéger et de promouvoir le livre qui est, certes, un produit commercial mais qui demeure avant tout un produit culturel. Il constitue un point de rencontre du travail du créateur (auteur, traducteur, illustrateur), de l’entrepreneur (éditeur, correcteur, imprimeur, distributeur, libraire) et du récepteur (lecteur, bibliothécaire).
Le monde du livre est donc une chaîne culturelle complexe où de nombreux acteurs entrent en scène. Il est constitué de maillons à mettre en place, d’éléments à consolider et d’outils à renforcer à tous les niveaux.
Dit chaîne du livre, dit une création à encourager, une édition à professionnaliser, une impression à développer, une distribution à aider et une lecture à promouvoir.

Samira Bendris
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