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| Les festivals étrangers, des ponts culturels et économiques |
Rapprochant autant les peuples que les pays
Les festivals étrangers, des ponts culturels et économiques
Jeudi 1er decembre 2005 (La Tribune)
Par H. Gherab
La reprise de l’animation culturelle, même si sa qualité était discutable, a été l’un des premiers signes de retour de la sécurité en Algérie, dans les grandes villes du moins. Le sevrage ayant trop duré, la demande sera forte. Il y aura de la place pour tout le monde, a fortiori pour ceux qui apporteraient de l’inédit, de l’original ou tout simplement ce qu’on n’a pas l’habitude de voir sur les scènes algériennes. C’est la porte ouverte aux artistes étrangers. Mais ces derniers hésiteront à s’y engouffrer. Et pour cause, l’image du pays est fortement altérée par les médias qui présentent l’Algérie comme un pays où règne la plus grande insécurité. Aussi faudra-t-il attendre que des organisateurs, souvent en contact avec les centres culturels ou leurs ambassades, travaillant au «retour» de leurs pays en Algérie, fassent preuve d’audace pour venir voir de leurs propres yeux ce qui s’y passe et se rendre compte que la scène algérienne ne demandait qu’à être investie. Ce qu’ils entreprendront de faire en s’improvisant «démarcheurs» auprès de leurs artistes, qu’ils convaincront de «s’embarquer dans l’aventure» d’une manifestation en Algérie.
Car, s’accordent à dire tous les organisateurs étrangers, et algériens aussi, il n’est pas aisé d’organiser un festival dans un pays dépourvu d’infrastructures adéquates et où il faut faire preuve d’une patience de bouddhiste pour dépasser toutes les barrières administratives. Mais ils feront avec ce qu’il y a, car le jeu en vaut la chandelle. Ils ont tout autant à gagner que les Algériens, si ce n’est plus. Pour preuve, à l’issue de la manifestation, l’écrasante majorité, pour ne pas dire la totalité, des artistes étrangers et des organisateurs affichent leur satisfaction et leur intention de revenir. Combien de fois a-t-on entendu un artiste reconnaître que sa réticence pour venir en Algérie a été dissipée dès son arrivée dans le pays et qu’après son spectacle, sa seule volonté est de revenir. «Avant de venir, j’avais une image de l’Algérie qui n’était qu’horreur, massacres et sang. D’ailleurs, tous les ami(e)s à qui j’ai annoncé que j’allais venir me l’ont déconseillé. Mais une fois sur place, j’ai trouvé un pays accueillant, un public formidable et une cuisine délicieuse. Quand je repartirai, je vais le dire à tout le monde et j’espère que je reviendrai, pour plus longtemps cette fois», disent, à quelques nuances près, ces artistes qui se font ainsi ambassadeurs de l’Algérie auprès de leurs concitoyens.
C’est sans doute le plus important bénéfice que l’Algérie retire de ces festivals étrangers après les opportunités de formations (master-class, stages, etc.)
et de partenariats. Quant aux organisateurs étrangers, le fait qu’ils affichent leur espoir de pérenniser la relation est en soi un indicateur des profits qu’ils peuvent engranger. Cela, au-delà de leur action pour l’établissement de ces fameux «ponts culturels qui rapprochent, peuples et pays».
H. G.
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