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L’expression ou «l’institution» ?
L’expression ou «l’institution» ?

Par : Abdou B. La Tribune. (04/09/2008)

Le feuilleton à peine lisible joué durant le mois d’août autour du Fstival du raï illustre à merveille les turpitudes engendrées par «l’institutionnalisation» du moindre embryon de festival, souvent réduit à reproduire «la semaine culturelle» dont les origines remontent loin. Ces dernières puisent leurs racines chez les ancêtres du parti unique peaufiné par Staline. Le dictionnaire, qui est plus utile que ne le pensent les institutions, énonce qu’est relatif «aux institutions de l’Etat» ce qui est institutionnel. «Institutionnaliser» veut donc dire «donner un caractère institutionnel à…» dit le Larousse. En gros, le Festival du raï a été créé par une association qui a certainement eu des démêlés avec l’APC de l’ex-FIS d’Oran, pour finalement être mis sous le contrôle de l’administration qui désigne un «commissaire» (héritage de l’Année de l’Algérie en France) et, dans la foulée, l’AG ou le conseil d’administration issus d’autres «institutions» directement liées à l’administration par le salaire, la carrière, la retraite, etc. La boucle est ainsi bouclée. Il n’y a d’associations en Algérie qu’administratives ou tenues en laisse par un centre, tenu par un centre, lui-même tenu par un centre, etc. L’autonomie des associations culturelles est, elle aussi, programmée à la fin de «la transition» ou à la fin d’une émeute ou d’une grève de la faim qui peut être tragique.
En parlant des peuples ex-colonisés, Hélé Béji écrit : «Nous assistons au réveil terrible et inconnu de peuples assoupis dont le vouloir-vivre est plus avide que jamais. Cette formidable vie, cette humanité qui dévale soudain sur l’ancien monde, n’a aucune notion précise de ce qu’elle est. Tout ce qu’elle sait est qu’elle veut être. Son vouloir-être a quelque chose de royal et de nu. Il est lumineux et sombre, et occupe l’espace du monde par une présence de titan. C’est l’humanité sans lieu, dont le couvercle de l’histoire s’est soulevé et qui déborde de toutes parts, qui se répand comme les métamorphoses de la matière, qui se rue sur elle-même et sur tout le monde, se lève ou s’abîme, s’enflamme comme une forêt et s’emporte comme le flot [1].»
Il suffit de remplacer humanité par jeunesse algérienne, de remplacer vouloir-vivre par vouloir vivre de toutes les forces créatrices qui existent en l’Algérie pour comprendre qu’«institutionnaliser» la culture et ses acteurs ne sert qu’à brider, à contrôler. Et c’est la meilleure manière pour que la création «déborde», se «répande», se rue sur «elle-même», «se lève ou s’abîme», «s’enflamme comme une forêt et s’emporte comme le flot».
Le bon sens, la volonté démocratique, le respect et l’amour pour la culture voudraient que les institutions libèrent, accompagnent, aident, aiment les initiatives et les associations culturelles. Ces dernières naissent, avancent, font des erreurs, mûrissent, s’internationalisent ou pas, réussissent ou échouent. Mais il est vital pour la culture nationale qu’elles existent par leur travail sous la sanction des publics. Les «délocaliser», mettre à leur direction des fonctionnaires, faire un programme à leur place, c’est de l’autoritarisme. Or, ce dernier n’a nulle part permis le développement et le rayonnement international d’une culture. Le Festival du raï est-il une «institution» ou une expression libre ?

A. B.
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