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Exploitation des biens culturels
La charrue avant les bœufs

Par : Fella Bouredji. La Tribune. (22/05/2008)

Des efforts sont faits pour lancer des manifestations culturelles à travers tout le territoire national. On organise des festivals, des représentations théâtrales, des expositions, des concerts, et, surtout, des manifestations folkloriques. Mais force est de constater que toutes ces activités culturelles qui commencent à peine à poindre, ne sont que des pics événementiels. Produits d’efforts individuels pour la plupart, ces manifestations, même si elles se limitent à l’expression festive, sont souvent l’œuvre d’une minorité qui se bat tant bien que mal pour exister artistiquement. Alors que la culture ne s’est pas encore fait une place dans l’esprit des Algériens -nous entendons par culture l’ensemble des pratiques et des représentations philosophiques, affectives, spirituelles et intellectuelles qui permettent de consolider l’identité d’un individu et, par- delà, de la société- est-il convenable de parler d’exploitation des biens culturels ? C’est regrettable mais la réalité nous montre qu’on ne peut en parler qu’en termes de projections et de rêves, mais aussi en termes de reproches et d’identification des responsabilités inopérantes.
La culture, en Algérie, revêt trop souvent un caractère exclusivement festif. L’embellie financière de ces dernières années n’a pu avoir d’impact sur son évolution et les quelques initiatives politiques dans ce sens ne semblent pas prendre le problème à sa racine. Et pour cause, l’expression culturelle se retrouve souvent l’otage d’une politisation et d’idéologies restrictives et aliénantes. Les jeunes sont là. En attente, vibrants d’énergie. mais les repères identitaires flous et incertains empêchent l’expression artistique et culturelle de prendre son envol. Certains s’aliènent en s’identifiant aux pratiques orientales, d’autres adoptent des références occidentales et notre culture et identité en prennent donc un coup. La source du mal ? Irréfutablement et fondamentalement l’école. Les jeunes écoliers algériens ont longtemps été, et continuent d’être ballottés entre plusieurs langues sans réussir à en tirer véritablement profit et en faire des outils d’expression et de communication. Oui, le problème culturel est aussi linguistique, car c’est par la langue que se véhicule, s’apprend et s’entretient une culture. Lorsqu’il entre à l’école, le petit écolier met toute son énergie à apprendre deux langues qui lui sont étrangères, l’arabe littéraire et le français. Et, au terme d’années de cursus, très peu réussissent à maîtriser convenablement l’une ou l’autre, grâce à l’école. Dans les programmes, des pages entières sont consacrées à l’histoire, à l’importance du livre, au civisme, mais la réalité est criante. Après la sortie de l’école, rien ou presque n’en reste. Les deux langues échouent dans leur mission de véhiculer des savoirs. Et l’expression culturelle dans tout cela se retrouve en attente. Même si des initiatives sont prises par-ci par-là, tant que la problématique ne sera pas prise en charge dans toute sa profondeur identitaire, l’expression artistique continuera à être aphone. Et pourtant, tant de choses peuvent être faites, en matière de création littéraire, en matière de production théâtrale, en matière de musique et de cinéma. La créativité est là, l’argent aussi… mais le public est ailleurs. Il ne pourra y avoir d’exploitation des biens culturels que lorsque l’expression artistique pourra faire éclater toutes les pressions politiques et idéologiques en se forgeant ses propres repères, de nouveaux, peut-être... on parlera ensuite de cette exploitation des biens culturels et des diverses formes qu’elle pourrait prendre.

F. B.
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