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l’instauration d’un véritable marché de l’art est demandée |
La promotion de la culture toujours d’actualité à Sétif
Par : Abdelhalim Benyelles. La Tribune. 03/01/2008
La situation qui prévaut dans le champ artistique et culturel à Sétif demeure, désormais, dominée par l’action des subventions financières allouées aux associations par la tutelle et sa «mainmise» sur la gestion de la culture quel que soit le degré de compétence des acteurs et intervenants dans ce domaine. Dans ce cas de figure, ce n’est ni la production artistique ni la création qui sont privilégiées. Ce qui conduit tout droit à la disette culturelle, un constat relevé, d’ailleurs, à l’occasion du bilan de l’exercice de l’année 2007. Mais, une nouvelle approche de la gestion de la culture est revendiquée par les professionnels, celle orientée vers l’instauration du marché de l’art, apte à accompagner l’élite, à promouvoir la créativité artistique et la qualité du produit culturel. Une démarche qui, selon les artistes, doit puiser sa force dans la création et l’effort artistique et culturel. Dans ce domaine, c’est la présence des médias qui devrait accompagner cet effort de réhabilitation de la culture locale. L’action de la critique et de la vulgarisation de l’activité culturelle permet de dévoiler les efforts des associations et des artistes.
Au vu du potentiel budgétaire de la tutelle, c’est l’action orientée vers l’encouragement de l’élite et l’accompagnement de la culture de proximité qui est attendue. C’est, en fait, la professionnalisation du secteur par le biais de l’option de la sous-traitance qui favorise l’émergence des produits culturels de qualité dans le cadre de l’instauration du marché de l’art, basé sur la création artistique, comme critère de gestion positive de la culture au niveau local. D’autre part, les budgets alloués par l’Etat en faveur des jeunes associations sont appelés à être accompagnés dans le but de suivre le cheminement de l’action culturelle, en dehors de toute action ponctuelle et conjoncturelle liée aux fêtes nationales et aux semaines culturelles.
L’expérience des coopératives privées est, certes, une initiative qui mérite d’être encouragée au vu des tentatives concrètes réalisées jusque-là à Sétif. C’est ainsi qu’au cours des deux dernières années, des programmes avaient suscité beaucoup d’espoir dans le milieu culturel grâce aux actions de partenariat avec d’autres associations culturelles nationales et étrangères et la participation aux manifestations culturelles étrangères. La nouveauté réside dans la diversification du programme de différentes formes d’art où la formation occupe une place prépondérante, grâce aux ateliers animés par des professionnels. Cette nouvelle approche, qui s’oppose aux règles officielles et de routine, est censée démontrer les limites de la gestion institutionnelle dans le domaine de la qualité du produit artistique et culturel. Ce qui annonce une orientation nouvelle vers l’ouverture sur de nouveaux horizons. C’est ainsi que la capacité de programmation des spectacles a fait ses preuves. Représentations artistiques et ateliers pédagogiques orientés vers la participation du public étaient à l’honneur, ce qui constitue une première dans le monde de la culture à Sétif. Les programmes ont profité, particulièrement, aux étudiants, aux lycéens et aux enseignants à travers leur participation et leur invitation à la pratique culturelle grâce aux orientations pédagogiques dans le domaine des arts plastiques, le théâtre et la lecture publique. L’initiative qui a suscité l’intérêt des associations de Sétif a permis, aussi, l’enrichissement de leur savoir-faire professionnel dans sa forme théorique.
C’est ainsi que les acteurs du monde de la culture et de l’art revendiquent une approche moderne de la conception du projet artistique, en Algérie, basée sur l’option du professionnalisme et de la libre action d’entreprise. L’artiste demande à participer activement à la conception des programmes culturels locaux dans tous leurs aspects et au montage des spectacles. On préconise, également, que la formule traditionnelle de la gestion de la culture, basée sur la centralisation de la décision autour de la tutelle, devrait céder le pas à l’implication du monde de la production des projets culturels.
Les précurseurs de la nouvelle gestion du fait culturel ont eu raison d’opter pour l’émergence d’une culture orientée sur la promotion du marché de l’art et la liberté de l’action face au rôle figé de la tutelle demeuré longtemps soumis aux règles du conjoncturel et des actions ponctuelles des fêtes nationales, des festivités
officielles et des semaines culturelles. Dans ce domaine, c’est la politique de l’institution inscrite dans la centralisation de la décision qui est décriée dans la prise en charge de l’organisation de l’activité culturelle où c’est la compétitivité des compétences locales qui est mise à l’écart. C’est que ni le comité des fêtes communales ni la direction de la culture ne sont aptes à présenter des prédispositions techniques réelles à même de convoquer les élites locales autour de la qualité des représentations artistiques et culturelles. Cependant, en l’absence d’arguments matériels et financiers, certaines associations et des artistes sont, souvent, soumis à la décision centrale, puisqu’ils activent, irrémédiablement, dans un espace de pratique culturelle relevant du domaine institutionnel et administratif.
La revendication essentielle de l’orientation moderne de la propagation du fait culturel par les professionnels est, justement, inscrite dans les perspectives de changement, afin de libérer les compétences marginalisées des contraintes de l’administration. Les artistes qui refusent de s’exprimer dans le cadre de la culture institutionnelle appellent, donc, les gestionnaires de la culture à instaurer de nouvelles règles de vulgarisation de l’expression artistique et culturelle et de promotion de l’élite.
A. B. |
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