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Le patrimoine, un atout du tourisme culturel
De nombreux sites patrimoniaux sont élus pour une exploitation économique

Par : Reda Cadi. La Tribune (04/12/2007)

Une multiplication d’actions sur le terrain augure un avenir meilleur pour nos richesses patrimoniales, tant sur le plan de la prise en charge que sur celui de l’exploitation qui sont désormais perçues sous l’angle de l’intersectorialité

Le patrimoine archéologique en Algérie bénéficie d’une attention comme il n’en avait jamais connu. En plus de la révision du cadre législatif et juridique en vue de renforcer sa protection et l’augmentation des budgets alloués à sa prise en charge, on assiste à une multiplication tous azimuts d’actions sur le terrain augurant un avenir meilleur pour nos richesses patrimoniales, tant sur le plan de la prise en charge que sur celui de l’exploitation qui sont désormais perçues sous l’angle de l’intersectorialité. Ainsi, plusieurs ministères (Culture, Tourisme, Intérieur, Défense nationale et Finances) travaillent souvent en collaboration, sans se marcher sur les pieds qui plus est (situation inédite en Algérie), sur des projets de protection, de promotion, de restauration ou d’exploitation de sites et d’objets patrimoniaux.
Un exemple concret de ces actions communes nous est donné par le site de Youkous, un village romain situé dans la commune d’El Hammamet, à 20 km à l’ouest de Tébessa, et réputé pour ses sources d’eaux minérales, qui vient de bénéficier d’une enveloppe d’un million de dinars pour sa délimitation et sa mise en valeur. A l’époque romaine, Youkous, que les Romains nommaient Aqua Sisarusse, était une zone de transition sur la grande voie romaine entre Carthage et Lambèse (Tazoult-Batna). Mais durant la période coloniale, l’administration française, qui n’avait cure du patrimoine algérien qu’elle a, au contraire, entrepris de détruire, accomplit à Youkous son œuvre destructrice. Comme à la Casbah d’Alger, des percées seront aménagées dans le tissu urbain du village qui sera traversé par de larges boulevards. Un crime dont les traces sont ineffaçables. Aujourd’hui, intégré dans la zone d’expansion touristique, ce village, composé de deux cités, Ras Essour et El Medda, et s’étendant sur une surface de 22 hectares, retrouve ses chances de revivre non seulement comme périmètre protégé, mais aussi comme site touristique économiquement exploitable.
Situé au bas d’une forêt, le village, qui est traversé par l’oued Bou Akous et où des ruines de bains romains remontant au Ier siècle après J-C ont été mises au jour, a les atouts nécessaires et peut constituer un premier noyau pour le développement du tourisme culturel dans la région, d’autant plus que cette dernière compte une trentaine de sites patrimoniaux, dont une dizaine sont inscrits sur la liste du patrimoine national alors que d’autres attendent la réalisation d’études et de fouilles pour déterminer leur importance culturelle. Des responsables du secteur touristique, cités par l’APS, confirmant la richesse de ce filon, soutiennent que la région de Youkous peut devenir un pôle touristique générateur de nombreux emplois. Le projet de création d’un centre d’étude et d’orientation touristique, dont la mission sera la promotion du tourisme culturel et écologique dans la wilaya, est d’ailleurs à l’étude. Autre exemple de cette volonté de redonner au patrimoine la place qui lui sied dans la région et au sein de l’économie locale : l’élaboration d’une carte archéologique des divers sites patrimoniaux et ksour séculaires de la wilaya de Naama. Selon cette carte, les sites préhistoriques se situent entre la ligne reliant Tiout et Aïn Sefra qui comprend quelque 500 stations de peintures rupestres. Tiout, à 88 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Naama, est une zone où l’on compte un nombre important de fossiles faunistiques et floristiques, en plus des gravures rupestres qu’on trouve sur le plateau de l’ancienne citadelle de Moghrar Tahtani. Vers la zone de Chellala, on peut trouver des vestiges de poterie. Des fouilles menées en 2000 ont également montré l’existence d’une forêt paléontologique s’étendant sur 18 000 m2. La carte archéologique indique aussi l’existence de vestiges et de fossiles d’animaux ressemblant à des chevaux, mais d’une plus grande taille, dans les zones de Rouis El Hir et Oulgag, deux localités qui se présentent comme de véritables musées à ciel ouvert pouvant attirer un important flux de touristes nationaux et étrangers, notamment après la découverte des restes du dinosaure végétarien appelé communément «le géant des ksour».
Par ailleurs, la carte archéologique comporte aussi des études historiques sur les cinq anciens ksour au sud de la wilaya de Naama, édifiés entre le Ve et le XVIIe siècle. Ces vestiges se composent de structures architecturales uniques en leur genre en matière de forme et de disposition des chambres, des puits, du système de distribution de l’eau, des méthodes de stockage des vivres, des zaouïas, des ruelles, outre les systèmes de défense et les tours, dont une grande majorité a été détruite. Ces ksour, disséminés à travers les régions de Sfissifa, Tiout, Moghrar, Asla et la citadelle de Cheikh Bouamama, sont construits avec des matériaux locaux, dont la pierre, l’argile, le plâtre, les feuilles et les troncs de palmiers, de roseaux et d’eucalyptus. Plusieurs parties de ces ksour, qui ont été détruites, ont été restaurées ces dernières années avec pour objectif la relance du tourisme dans cette wilaya. Mais il reste encore à faire tant sur le plan de l’étude urbanistique, en vue de la revalorisation des sites, que sur le celui de l’exploitation qui nécessite l’élaboration d’une véritable stratégie, à court, moyen et long terme, impliquant les différents secteurs concernés, lesquels, habitués à travailler en étroite collaboration, peuvent rééditer les schémas déjà expérimentés.

R. C.
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