|
| Troisième édition du Salon méditerranéen des arts plastiques d’Oran |
Un pont culturel à pérenniser
Par : Mohamed Ouanezar (La Tribune -30/08/2007-)
Le rideau est tombé sur la troisième édition du Festival méditerranéen des arts plastiques à Oran. Quatre jours durant, des artistes venus des quatre coins du pays et d’ailleurs ont garni le hall d’entrée du Palais des arts et de la culture d’Oran (PACO) d’une palette d’œuvres artistiques diverses. Pas moins d’une cinquantaine d’artistes se sont réunis durant cette manifestation d’envergure qui s’est déroulée dans un espace réduit. L’absence d’une galerie d’art ou d’un espace approprié pour abriter pareille manifestation a été fortement ressentie par les participants, déplorant cette lacune.
Un Salon pour socialiser les arts
Plusieurs pays du Bassin méditerranéen ont pris part à cette édition, notamment l’Egypte, le Liban, le Maroc, la Tunisie et d’autres pays arabes comme le Koweït, ou européens. Les organisateurs ont réussi à rassembler pas moins de 250 œuvres représentant plusieurs artistes arabes, français et espagnols, qui figuraient parmi les exposants durant cette édition. «C’est une première pour nous. Nous avons pu réunir des artistes nationaux et étrangers qui, s’excusant de ne pas pouvoir assister à cette édition, nous ont envoyé leurs œuvres par DHL. Pour nous, c’est une grande marque de confiance», nous confie le président de Civœil, Tewfik Ali Chaouch, de l’association initiatrice et organisatrice de la manifestation. La présence du peintre égyptien Maghrabi Mahmoud, une notoriété dans le monde des arts plastiques, a également rehaussé cette édition qui a regroupé également de nombreux artistes de renom, en l’occurrence deux peintres espagnols et trois autres français.Il faut noter que, pour cette année, les critères de sélection ont été stricts. Plus de 25 tableaux en ont fait les frais, retirés de la compétition. «Nous avons voulu sévir dans cette optique afin d’influer sur la production et la création. Nous avons établi des critères assez stricts, notamment la présentation d’œuvres récentes. Pour participer à cette édition, il fallait peindre 2007», note M. Chaouch.
Les œuvres présentées comportaient des tableaux de peinture, mais aussi des sculptures modernes qui ont eu, si ce n’est du succès, un impact certain sur les nombreux visiteurs du salon. Placée sous le haut patronage de Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, cette troisième édition a été également l’occasion pour les artistes de se rencontrer et d’échanger leurs projets et leurs expériences respectives. «C’est pratiquement le seul espace à l’échelle nationale qui offre la possibilité aux artistes peintres et aux sculpteurs de s’exprimer et de prévaloir leurs talents et leurs œuvres», note M. Chaouch.
des hommages et des voies ouvertes
Des hommages ont été aussi rendus, à titre posthume, aux artistes peintres disparus, M’hamed Khadda, Issiakhem, et, à titre méritoire, au plasticien Martinez ainsi qu’aux fondateurs de l’Union nationale des arts et de la culture (UNAC). L’un des hommages les plus saillants aura été celui rendu à l’artiste peintre et graveur Hayoun Salim. Dans sa lettre adressée aux participants, Mme la ministre de la Culture a tenu à saluer les artistes et à exprimer sa gratitude aux organisateurs pour avoir maintenu cette manifestation. «Le Salon des arts plastiques est un espace dédié à l’amour, à l’amitié et à l’entraide dans lequel se nourrissent et se rencontrent les ambitions des artistes plasticiens du Bassin méditerranéen dans la perspective des rencontres et de la coordination, dans une synergie des couleurs civilisationnelles et des cultures locales en vue de constituer des tableaux esthétiques empreints des spectres marins et de la terre de l’Algérie hospitalière», note la lettre de Mme la ministre, mettant l’accent sur les valeurs humanistes et universelles de ce salon. Aussi l’un des mérites de ce salon est-il d’avoir également relancé le débat polémique entre différentes écoles et mouvements, qui pose la problématique : «Faut-il peindre à travers l’art conceptuel ou l’art universel ?» Cette question sera l’un des thèmes majeurs des conférences animées par des artistes peintres au cours de cette édition. Il y a lieu de signaler que le thème générique du salon était «l’art africain et ses influences» sur les tendances universelles actuelles.
Les débats ont été filmés et devront faire l’objet d’une revue enrichie qui sera publiée sur le site du Salon méditerranéen www.artmajeur.com. «Il y a une inadéquation dans la perception des Algériens vis-à-vis des arts plastiques.
On ne peut continuer à peindre universel et occulter l’Algérien à être initié à ces disciplines de l’art. Nous devions forger un public, l’initier à découvrir la valeur des tableaux artistiques et des sculptures. D’où la nécessité d’aborder l’actualité et le vécu à travers l’art conceptuel», arguera notre interlocuteur.
un présent réussi et un avenir incertain
Alors que le salon aspire à une institutionnalisation pour exister, des propositions intéressantes ont été faites aux organisateurs afin de tenir des éditions itinérantes à travers les pays du Bassin méditerranéen avec une direction collégiale.
Pour le moment, aucune décision n’a été prise, vu l’absence de financement conséquent et attitré afin de maintenir et de pérenniser cette importante manifestation. «Nous avons eu des promesses des responsables locaux de la ville et de la wilaya, mais ces derniers n’ont jamais respecté leurs engagements. C’est vous dire l’intérêt porté à cette discipline de l’art», notent les responsables de l’association Civœil.
M. O.
|
|
|
Aucun Commentaire n'a été posté.
|
|
Veuillez vous identifier avant d'ajouter un commentaire.
|
|
L'évalutation n'est disponible que pour les membres.
Connectez-vous ou enregistrez-vous pour voter.
Aucune évaluation postée.
|
|
|
