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Salles de cinéma en Algérie
Salles de cinéma en Algérie
Un patrimoine en déliquescence

Dossier El Watan -14/08/2007-

Sur l’ensemble du territoire national, il est compté au lendemain de l’indépendance 450 salles de cinéma. Un parc cinématographique enviable à l’époque. Soumis à une multitude de politiques et de mesures de gestion et de tutelles, il s’effiloche au fil des ans.

En effet, une partie de cet héritage a disparu, des salles menacent ruine, d’autres sont fermées. Comme beaucoup de ces espaces se sont transformés en lieux de débauche on ont changé de vocation. Entre temps, dans la plupart des salles qui demeurent exploitées, le film en 35 mm a disparu pour céder la place à la vidéo. Cette situation désastreuse résulte d’un long processus de destruction qui remonte à plus de quarante ans. Nationalisation des salles En 1963, de hauts responsables de l’Etat algérien soulèvent pour la première fois la question de la nationalisation du secteur du cinéma. Le 19 août 1964, le président Ahmed Ben Bella proclame la nationalisation des salles de spectacles. Décision légalisée par le décret 64-41 du 19 août 1964. Lequel confie en parallèle la gestion de ce parc au Centre national du cinéma algérien (CNCA). Ce dernier est dissous en 1967 et ses attributions sont confiées aux communes, au Centre algérien de la cinématographie (CAC) et à l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographiques (ONCIC). En cette même année, les communes obtiennent le droit à l’exploitation des fonds de commerce de spectacles cinématographique. Les initiateurs de telles mesures pensent que ces espaces peuvent constituer une source financière supplémentaire pour ces localités. Néanmoins, avec les années qui passent il est constaté que ce parc est devenu un fardeau financier pour les instances locales. En 1983, une circulation interministérielle autorise les particuliers à gérer ces salles. Ainsi, les APC cèdent en location à ces derniers ce patrimoine qu’elles ont hérité depuis 1967 à des prétendants privés. Sombre constat De par cette mesure, elles se débarrassent d’une source de dettes qui aurait pu être comme il est prétendu initialement un créneau à exploiter pour créer des richesses. Aujourd’hui, face au désastre généré par de telles visions de gestion, les instances concernées, à commencer par les APC, prennent des initiatives pour réhabiliter des espaces qui résistent encore aux vicissitudes du temps et aux inepties humaines. Mais que reste-t-il de ce parc ? Quel est son état actuel ?

Amnay Idir

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Un parc cinématographique sous perfusion

De l’indépendance à ce jour, toutes les politiques et les mesures prises par les pouvoirs publics quant à la gestion et à l’exploitation des salles de cinéma se sont soldées par des échecs aux conséquences désastreuses.AAlger, en effet, des salles ont disparu, d’autres ont changé de vocation, et plusieurs menacent ruine.

Ce qui reste opérationnel de ce patrimoine s’est transformé, en partie, en lieux de débauche. Dans la majorité des salles, la projection en 35 millimètres a disparu. D’où le recours à la vidéo. Quant à la qualité des films projetés, elle incite souvent à la perversité. Comment se fait-il que ces salles se sont retrouvées dans cette situation, indigne même d’une bauge ? Que reste-t-il de ce patrimoine ? Que font, aujourd’hui, les instances concernées pour sauver et réhabiliter ce qui reste d’un long processus de destruction ? Un processus qui fait d’Alger la nécropole du cinéma. De triste mémoire, c’est le 25 août 1963 que l’Etat évoque pour la première fois la question de la nationalisation du secteur du cinéma. Le 19 août 1964, le président Ahmed Ben Bella proclame la nationalisation des salles de spectacles. Le décret 64-41 du 19 août 1964 légalise cette déclaration et confie la gestion des salles au Centre national du cinéma algérien (CNCA). Ce dernier est dissous par ordonnance, en mars 1967. Ses attributions sont réparties sur trois instances, à savoir les communes, le Centre algérien de la cinématographie (CAC) et l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (ONCIC). Ainsi, en cette même année, les communes obtiennent par voie de décret le droit à l’exploitation des fonds de commerce de spectacles cinématographiques(1). En 1983, une circulaire interministérielle (ministères de la Culture, des Finances et de l’Intérieur) autorise les particuliers à gérer ou à louer les salles de cinéma. Dans le cadre de cette mesure administrative, les APC cèdent en location à des prétendants privés une partie de cet héritage qu’elles gèrent depuis 1967. Avec comme résultat, des dettes difficiles à effacer. Or, ces espaces sont perçus, initialement, comme sources de revenus supplémentaires pour ces instances locales. Que reste-t-il, aujourd’hui à Alger, de ces espaces ? Selon la directrice de la culture, de la wilaya d’Alger, Mme Badiaâ Satour, il est compté, jusque-là, dans la capitale soixante salles de cinéma, 90 % appartenant aux APC. Le reste relève du ministère de la Culture et de la propriété privée. Cependant, trente de ces salles seulement sont exploitées. La projection vidéo est utilisée dans vingt salles. Pour les dix restantes « dont les six salles sous tutelle du ministère de la Culture, on a recours au 35 millimètres ». Concernant les trente autres salles, la même responsable dit qu’elles sont pour la majorité fermées. Quelques-unes sont converties à d’autres vocations. « Il y a dix-neuf salles fermées appartenant aux APC, car, celles-ci, ne disposent pas de moyens financiers et humains pour les réhabiliter. Il est enregistré aussi trois salles à l’arrêt pour travaux et des salles fermées relèvent de la propriété privée. En parallèle, trois espaces cinématographiques sont convertis en salles des fêtes », constate-t-elle.

Les APC face au désastre

La majeure partie de ce patrimoine se concentre dans la zone centre de la capitale, à savoir les APC de Belouizdad, Sidi M’hamed, Alger-Centre et Bab El Oued. Comment les responsables locaux de ces communes gèrent-ils cet héritage ? Ont-ils pris des mesures pour le réhabiliter ? Rencontré à ce sujet, le vice-président de l’APC de Belouizdad, chargé de la construction et de l’urbanisme, Tayeb Abdellah, rappelle qu’en octobre 2002, le parc cinématographique de sa commune disposait de trois salles. Il s’agit du Ritz, le Stella, possession de l’APC et le Roxy, une propriété privée. « Quand nous avons pris fonction, nous les avons trouvées toutes fermées. Elles étaient dans un état de dégradation avancée, surtout le Stella, classé à la case rouge suite au séisme qui a frappé le centre du pays en mai 2003. » Le même responsable annonce que les deux salles communales seront démolies pour y construire deux espaces cinématographiques multiservices. Ainsi, en plus des salles de projection « y seront aménagés des médiathèques et autres supports éducatifs et culturels pour les jeunes de notre commune ». Pour ce faire, poursuit le même interlocuteur, « nous avons publié des avis d’appel d’offres, en 2005, pour l’opération de démolition. La même année, nous avons lancé un concours national et international d’architecture ». Pour le Roxy, « nous nous sommes approchés de ses propriétaires pour nous le vendre. Notre tentative n’a pas abouti jusque-là ». De son côté, le président de l’APC de Sidi M’hamed, Mokhtar Bourouina, précise qu’en 1994, le patrimoine cinématographique de sa localité comptait six salles : l’Afrique, le Français, le Sierra Maestra, le Musset, le Caméra et le Mondial, évaluation « approuvée par les services concernés de la wilaya d’Alger la même année. Toutes ces salles appartiennent à l’APC ». Néanmoins, quand « nous avons pris fonction, en 2002, nous n’en avons trouvé que cinq ». En effet, le Mondial a été « vendu à un particulier. Celui-ci l’a converti en local pour activités commerciales. Mais dans les documents officiels de l’APC, il est toujours classé salle de cinéma. Car, il a été cédé sans délibération de l’APC. L’opération de vente a été effectuée entre la fin 1989 et début 1990 sous la base d’un désistement accordé par deux responsables de l’APC à l’époque. Le cas le Mondial est un crime », relate le même responsable. En février 2006, poursuit ce dernier, « nous avons tenu une session au niveau de notre APC pour assainir la situation du patrimoine immobilier communal. A cette occasion, nous avons demandé aux services concernés de la wilaya d’Alger de nous autoriser à récupérer le Mondial ou de le soustraire du patrimoine communal ». En 2003, selon la même source, les responsables locaux décident de récupérer les cinq salles en question, vu « la situation catastrophique dans laquelle elles se trouvent ». Concernant « le Musset, le Caméra, l’Afrique, le Sierra Maestra, ils sont gérés par des privés ». Ainsi, « nous avons effectué les procédures administratives nécessaires tout en relevant les mauvaises conditions d’hygiène et des défaillances techniques qui caractérisent les lieux. Nous avons signalé aussi les problèmes de non-respect du cahier de charges, de non-paiement des loyers et de la qualité des films projetés. Ensuite, nous avons envoyé aux gérants des mises en demeure, en vain. Alors, nous avons fermé ces salles et résilié les contrats. Les gérants ont porté l’affaire devant la justice mais nous avons obtenu gain de cause. Ils ont évacué les lieux en 2004. Nous avons récupéré, de ce fait, ces quatre salles. Elles sont fermées pour travaux. Dans quelques jours, nous rouvrirons le Sierra Maestra. Sa capacité d’accueil est de 750 personnes ». Reste le Français. Mokhtar Bourouina affirme qu’en 2002, ses prédécesseurs ont signé un contrat de gestion avec la Cinémathèque. « Sur les documents, le gérant est la Cinémathèque. Mais dans la réalité, c’est une partie tierce qui s’occupe de la gestion. Nous avons exposé le problème au niveau du ministère de la Culture. Nous n’avons pas eu de suite à ce jour », relève-t-il. Et d’ajouter : « En 2006, nous avons décidé de récupérer la salle suite à un PV établi par un huissier de justice qui a signalé l’état de dégradation de la salle devenue entre-temps un lieu de débauche. Sur la base de ce document, nous avons notifié aux responsables de la Cinémathèque la décision de résiliation de contrat approuvée par le wali délégué de Sidi M’hamed. Dans quelques jours, nous récupérerons la salle. Un bureau d’études est déjà désigné pour s’occuper du dossier des travaux de réhabilitation de le Français.

Que faire ?

A l’APC d’Alger-Centre, il est recensé quinze salles. Il s’agit d’El Djamal, d’Echabab (ex-Casino), d’El Hayat (ex-le Luxe), de Midi-Minuit, du Douniazad, d’El Hilal (ex-Triomphe), du Djurdjura, de l’Algéria (ex-Versailles), d’Ethaqafa (ex-ABC), d’El Khayyam, d’Echihab (ex-Olympia), du Marivaux, du Baghdad (ex-Monaco), du Volontaire, (ex-Régent) et du Mitidja (ex-le Paris). C’est ce qu’affirme le vice-président de l’APC d’Alger-Centre, chargé de la culture et du social, Abdelhamid Rabia. « Nous ne comptons pas la salle le Capri qui appartient à l’Ecole supérieure du commerce. Elle est, aujourd’hui, fermée. Et Studio Aletti, propriété de l’hôtel Essafir », précise ce dernier. D’après le même responsable, douze de ces quinze salles appartiennent à l’APC. Il s’agit d’El Djamal, « aménagée en salle de fêtes cédée par location à un particulier », du Marivaux « qui est fermé », d’Echabab et d’El Khayyam qui « ont été récupérés et actuellement en restauration ». Suivent Echihab,le Baghdad, le Mitidja, El Hayat, El Hillal et le Djurdjura, lesquels « sont loués à des privés pour les exploiter ». Quant à l’Afrique et à Ethaqafa, « après avoir été reloués, ils ont rouverts leurs portes. La restauration de ces deux espaces nous a coûté une enveloppe de 17 milliards de centimes. On y utilise la projection numérique », indique le même interlocuteur. Concernant le Volontaire, le Midi-Minuit et le Douniazad, « ils sont fermés et relèvent de la propriété privée ». Il affirme que les autorités locales poursuivront leur opération de récupération du parc cinématographique de la commune. « Cette opération est menée d’une manière progressive car cela demande des moyens financiers énormes. En plus, il faut passer par la justice. Quand on nous restitue une salle, nous la rénovons vu l’état de dégradation dans lequel elle se trouve. C’est le cas de l’Afrique et d’Ethaqafa, les deux espaces que nous avons récupérés et rénovés jusque-là, et mis en exploitation. Avant de les reprendre, ils étaient délabrés. Nous ne les louerons plus à des particuliers. Nous avons créé, en 2004 ; l’Office pour la promotion culturelle et artistique (OPCA). Il est doté d’un statut d’EPIC qui gère, outre le patrimoine cinématographique de la commune, les bibliothèques, les médiathèques et les autres infrastructures culturelles locales. C’est à cet office que nous avons confié la gestion et l’exploitation de l’Afrique et d’Ethaqafa. Tous les autres espaces cinématographiques que nous reprendrons seront ainsi cédés à l’OPCA, lequel a signé une convention avec trois distributeurs de films. » La commune de Bab El Oued possède un parc cinématographique comprenant neuf salles : le Maghreb (ex-Marignon), le Tamgout (ex-Plazza), la Perle, le Variété, le Lynx, le Suffren-Richelieu, le Realto, l’Atlas (ex-Majestic), et le Mon ciné. Il n’y a que ce dernier qui est opérationnel. Les autres ont connu des destins divers. En effet, le Maghreb et le Variété sont fermés, la Perle est convertie en salle des fêtes, le Lynx est complètement rasé et aménagé en placette. Aux alentours, des marchands ambulants vendent fruits et légumes, et les chats errants en quête de pitance, fouinent les amas d’ordures. Le Suffren-Richelieu est détruit, le Realto est transformé en siège pour une unité de la Protection civile. L’Atlas est fermé pour travaux. le Tamgout reste l’unique propriété de l’APC mais sa vocation n’est plus la même. « C’est la seule salle que nous gérons. Elle est reconvertie en lieu d’activités culturelles et éducatives. On n’y projette plus de films », fait savoir le vice-président de l’APC de Bab El Oued, Smaïl Kadri.

(1) Décret n°67-53 du 17 mars 1967, relatif à la concession aux communes de l’exploitation des fonds de commerce de spectacles cinématographiques.

Amnay Idir

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Une nouvelle politique s’installe

Au lendemain de l’indépendance, on comptait 450 salles de cinéma à travers le territoire national. Le président de la République de l’époque avait décidé de nationaliser les fonds de commerce cinématographiques par le décret 67-53 du 19 août 1964.

Les salles sont alors confiées au Centre national de cinématographie. Dans ces années-là, le cinéma algérien connaîtra ses années de gloire avec une production féconde et de haut niveau, ajouté à cela l’importation de plus d’une centaine de films par an. Après la dissolution du CNC en 1967, c’est l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (ONCI) qui reprend les rênes. Au début des années 1980, les 250 salles restantes sont concédées à des gestionnaires privés. La plupart des exploitants projettent des vidéo chassant ainsi le 35 mm, décourageant les familles qui se rabattent sur la parabole, la vidéo et les DVD. D’autres exploitants ont en fait des fast-foods et des lieux de débauche. En 2000, des actions en justice sont engagées par les communes pour la récupération des salles détournées. Certaines APC initient une politique culturelle ayant pour devise la réhabilitation des productions du 35 mm. En 1968, les pouvoirs publics tentent de parer à ce marasme en louant 55 salles aux communes. Une deuxième rétrocession aux privés est initiée en 1994, mais les exploitants ne savent plus à quel saint se vouer tant le statut est flou. Au lendemain de la dissolution des entités publiques du cinéma (CAAIC, ENPA et l’ANAF), plusieurs professionnels du 7e art ont tenté de tirer la sonnette d’alarme. L’association Lumière a tenté de lutter contre le piratage et la vidéo mais en vain. Son succès a résidé dans la récupération du matériel cinématographique des entreprises dissoutes. Devant cet état de fait des plus déplorables, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a décidé de récupérer l’ensemble des salles à travers le territoire national. De ce fait, plusieurs acteurs du secteur ont été concertés pour l’élaboration du nouveau dispositif législatif relatif à l’activité cinématographique. La directrice du département du développement et de la promotion des arts, Mme Bencheikh, révèle que cela fait deux ans qu’a été mis sur pied un avant-projet de loi qui, a priori, régulera l’activité cinématographique au niveau du financement, de la production, de l’organisation, de la profession, de la distribution et de l’exploitation des salles de cinéma. En effet, à la suite de trois journées d’études et d’un atelier, organisés en 2005, les doléances des professionnels ont été prises en considération. Une commission a été installée pour élaborer les grandes lignes de la mouture en question. Crée en 2004, le Centre national du cinéma et de l’audiovisuel Cnca, sera doté avec la future loi, d’autres missions de contrôle de l’activité cinématographique dans tous ses volets, dont, entre, autres la production et l’exploitation. Le Cnca devra disposer d’un certain nombre d’infrastructures, matériels et humains appropriés. Pour sa part, la Cinémathèque algérienne, qui s’est toujours occupée de la préservation des copies et de la diffusion des films dans les salles de cinéma, sera concernée par cette nouvelle loi avec, en prime, d’autres missions à sa charge comme le contrôle, la distribution, la formation et le développement laboratoire. La Cinémathèque d’Alger à l’image des treize autres cinémathèques du pays sera prochainement rénovées. Un budget assez conséquent a été alloué à cet effet. En plus de l’aspect loi, le ministère en a fait son cheval de bataille pour la récupération des salles de cinéma auprès des collectivités locales. On dénombre actuellement 257 salles au niveau des APC, 26 auprès des privés, 25 dépendant du ministère de la Culture et 5 salles affiliées au ministère de la Jeunesse et des Sports, au ministère du Tourisme et à l’Institut national d’hydraulique de Boumerdès. Notre source indique que huit salles de cinéma ont pu être récupérées dans le cadre du programme spécial pour le développement des régions du Sud, initié l’année dernière par le président de la République. Citons la récupération de la salle de cinéma Sadrata de Ouargla qui a été transformée, depuis quelques années, en salle des fêtes, ou encore l’achèvement et l’équipement de la cinémathèque El-Khrouss de Béchar. Cette dernière était fermée depuis plus de deux décennies. Afin de faciliter la récupération de l’ensemble des salles, la coopération des walis a été sollicitée. Il est à noter que la mouture de la loi devant régir le nouveau dispositif législatif est en lecture auprès du secrétaire général du gouvernement. S’il venait à être avalisé, il sera soumis au conseil du gouvernement pour une éventuelle approbation. Notre source tient à préciser que le plus important dans cette loi, c’est qu’en parallèle, elle combattra le piratage et les projections vidéo. « Cette loi permettra de renflouer les caisses et de protéger les distributeurs. » Il est à noter que le Fdatic détient un fonds spécial et est alimenté par la billeterie qui était inexistante depuis des années. Cependant, au cours de cette année, dix-huit films ont été réalisés grâce au Fdatic et non grâce au budget concernant la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe ». Le ministère des Finances se serait engagé pour subventionner, sur une période de quatre ans jusqu’en 2009, le projet du ministère de la Culture. Ce dernier entend bien revenir sur les modes de gestion pragmatiques : céder les salles à des privés, à la seule condition de s’en tenir à un cahier des charges élaboré par le Cnca, et alimenter le fonds d’aide à la production audiovisuelle via les recettes de la billeterie.

Nacima Chabani

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Expérience d’un gérant

En 1983, une circulaire interministérielle (ministères de la Culture, des Finances et de l’Intérieur) autorise les particuliers à gérer ou à louer les salles de cinéma.

Dans ce cadre, les responsables locaux cèdent en location une partie du parc cinématographique à des prétendants. La salle de cinéma le Mitidja en fait partie. Elle est cédée à deux gérants. Comment ont-ils trouvé cette salle ? Dans quelles conditions travaillent-ils ? Ce sont, entre autres, des questions posées à l’un des gérants rencontrés sur les lieux. Il rappelle qu’il a pris la salle en main en 1986. « Elle était dans un état délabré. Sa capacité d’accueil est de 500 places. J’ai effectué des travaux de réfection. J’ai tout refait y compris le toit, l’écran, les chaises, les sanitaires et l’électricité. Je ne m’attendais pas à l’époque à la dissolution de l’Office national pour le commerce et l’industrie du cinéma (Oncic) qui approvisionnait jusque-là les salles en films. Pourtant je connais bien le secteur du cinéma où j’y travaille depuis 1966 », explique-t-il. Créé en 1988, le Centre algérien de l’art et de l’industrie cinématographique (Caaic) a la même mission que l’Oncic. En crise, il finit par être dissous en 1998. « J’ai arrêté de travailler pendant deux ans car le Caaic ne disposait pas de films pour nous approvisionner », ajoute-t-il. Aujourd’hui, indique le même interlocuteur, faute de films en 35 mm , on utilise le support vidéo. « Je suis obligé de recourir à la vidéo pour travailler d’autant que j’ai des charges à couvrir, à commencer par le loyer fixé à 33 millions de centimes par année. Je programme deux séances avec deux films chaque jour. J’écoule 60 à 70 billets et parfois cent la journée. Le week-end, je travaille mieux, avec 150 à 200 billets vendus durant la journée ». Selon lui, il n’existe pas de cinéphiles ni de culture du cinéma. « Si je ramène un film classique, personne ne viendra le voir. Dans les années 1960 et 1970 on organisait des avants-premières avec débats. De nombreux acteurs et réalisateurs étrangers y participaient. Par rapport à ces deux décennies, nous accusons un recul de cent ans », constate-t-il. Nous avons tenté en vain de rencontrer d’autres gérants.

A. I.

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Ahmed Hocine. (EX-Directeur de la cinémathèque algérienne )
« La destruction a commencé en 1964 »

Membre fondateur de la Cinémathèque algérienne(1) dont il est directeur de 1965 à 1979, Ahmed Hocine est un des témoins des péripéties vécues par le cinéma algérien post-indépendance. Il quitte « volontairement » la direction de la cinémathèque. En 1992, il prend sa retraite. Cependant, il est rappelé en 1994 au Centre algérien de l’art et de la l’industrie cinématographique (CAAIC), alors en crise. Il démissionne en 1996. Le CAAIC est dissous en 1998. Il a vécu dix ans. Dans cette courte entrevue, Ahmed Hocine nous livre son constat sur le parc cinématographique algérien.

Le parc cinématographique algérien est dans une situation catastrophique au point où une partie de ce patrimoine a disparu...

Après l’indépendance, nous avons un parc enviable. A Alger, à titre d’exemple, on a recensé 54 salles de cinéma. Elles sont dotées de toutes les commodités. Le processus de destruction de ces dalles a commencé en 1964. Cette année-là, le président Ben Bella proclame la nationalisation de ce patrimoine – une décision à courte vue – La même année, il crée le Centre national du cinéma algérien (CNCA) qui a pour mission la distribution, la production, la formation et surtout assurer l’équipement des salles de cinéma. Nos responsables à l’époque croyaient qu’avec les recettes des salles, nous lancerons le cinéma algérien. Avec le temps, ils se sont rendu compte qu’il faut des moyens financiers énormes pour cela. En 1966, j’ai assisté au ministère de l’Intérieur à une réunion interministérielle pour débattre de l’idée relative à la concession aux communes de l’exploitation des fonds de commerce de spectacles cinématographiques. idée à laquelle je me suis opposé. J’ai dit qu’il y a un risque à courir quant à rendre effective une telle vision. Après mon intervention, un responsable m’a dit que le ministère de l’Information – ma tutelle – a déjà donné son accord pour céder les salles aux communes. J’étais sidéré. Je me suis rendu compte que j’ai parlé pour rien. Ainsi sont cédés ces espaces aux communes. Ceux qui les gèrent n’ont aucun rapport avec le cinéma. La fraude se développe à cause, entre autres, des billetteries parallèles, alors que dans le passé, il y avait des inspecteurs de contrôle. La billetterie était unifiée. Suivent les vols et la dégradation. Avec le temps, les responsables locaux constatent que ces salles deviennent pour eux un fardeau sur le plan financier. Ils cèdent alors ces espaces en location à des particuliers, une manière de s’en débarrasser. Mais il faut beaucoup d’argent pour se procurer des films à projeter. Des gérants ont aménagé des gargotes en ces lieux pour vendre des casse-croûtes. Des films pornographiques y sont projetés. Ainsi, ces salles se sont transformées en foyers de débauche, des repères de voyous. Durant toute cette période, rien n’a été fait pour mettre fin à une telle situation.

Est-il possible de sauver et de réhabiliter, du moins, une partie de ce patrimoine ?

Les quarante ans de gestion désastreuse du parc cinématographique algérien ont causé la perte du réflexe d’aller au cinéma. Les gens sont habitués à la télévision. On se demande aujourd’hui s’il existe un public cinéphile ? S’il existe, qu’est-ce qu’on lui propose comme films ? Avant, il y avait l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (ONCIC). Il s’occupait, entre autres, de la distribution et de la production. Au début, il a bien assumé sa mission mais par la suite, il est devenu une source de corruption. Puis on a décidé de créer le Centre algérien de l’art et de l’industrie cinématographique (CAAIC)(2) qui avait les mêmes attributions que l’ONCIC. Il finit par être dissous. Aujourd’hui, la réhabilitation des salles n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, et relancer le cinéma exige de la rigueur et une vision à long terme. La situation actuelle me laisse sceptique.

A vous entendre, il est inutile de réhabiliter les salles si l’activité cinématographique n’est pas relancée...

Dans le passé, au moins 80% des films projetés sont importés. Les films étrangers coûtent cher. Entre-temps, l’Algérie n’a pas produit beaucoup de films, car on n’avait pas les moyens d’en produire. En plus, il est nécessaire de prendre en considération le critère de qualité. Ainsi, que faire d’un parc cinématographique si on est incapable de l’approvisionner en films.

1) La Cinémathèque algérienne est créée par l’article 9 du décret du 8 juin 1964 relatif au Centre national du cinéma algérien (CNCA). 2) Le CAAIC est créé en 1988. L’arrêté portant dissolution du CAAIC est promulgué le 25 novembre 1997 et prend effet le 1er janvier 1998.

Amnay Idir

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Salles de cinéma à Oran
On fait tout sauf du cinéma

« En 1962, on dénombrait pas moins de 52 salles de cinéma à Oran, aujourd’hui, leur nombre ne dépasse pas les doigts d’une seule main », déplore Mohamed Aâoued, délégué à la culture à l’APC d’Oran et président de l’Office de la culture et des arts (ex-Acvo).

E xception faite des trois ou quatre salles toujours dépendantes de la mairie et de la Cinémathèque « Ouarsenis », aux mains du ministère de la Culture, qui gardent plus ou moins leur fonction initiale, c’est le désastre partout », affirme-t-il. Il nous cite en vrac toutes les atteintes graves portées aux salles de projection qui, jadis, faisaient la fierté de la cité oranaise. « Nous étions les mieux servis en salles de cinéma à l’échelle du pays et même les Européens nous enviaient notre patrimoine ». 45 années après, c’est la désolation totale. Tout le monde en parle mais personne ne lève le petit doigt. Une virée du côté des salles qui échappent à l’autorité communale, nous édifie, sur l’ampleur des dégâts. C’est l’hécatombe et le mot n’est pas assez fort. Il y a, d’abord, les salles qui ont changé totalement de vocation et qui ont été transformées par un tour de passe-passe administratif, dont seuls sont capables les bureaucrates, en espaces commerciaux divers. En ces lieux définitivement soustraits à la culture du loisir, on y trouve de tout, des ateliers de confection d’habits à la menuiserie, de la tôlerie à la vente de casse-croûte douteux et même à la vente d’eau supposée potable, en jerrycans. Il y a, ensuite, les salles qui sont restées des salles de spectacle mais qui, avec l’avènement de la vidéo, leurs gérants sentant l’aubaine, se sont adaptés à l’air du temps pour ne proposer que ce qui est en cassette et quelles cassettes ! Ces vendeurs de rêves de bas étage ne se feront pas prier pour proposer tout ce qui est médiocre et surtout interdit par la morale. Le filon était plus qu’intéressant puisque, avec un investissement nul, on pouvait récolter de l’argent sans baisser le buste. Au fil du temps, du déplacement des enjeux politiques à l’échelle locale, de la redistribution de la rente et du laisser-aller ambiant, les lieux de projection ressembleront à tout sauf à des lieux culturels. Les bâtiments tombent en ruine un à un et celà ne semble aucunement altérer la sérénité des édiles locaux. Ils avaient fort à faire, ailleurs. Il y a bien eu quelques gesticulations mais vite retombées pour cause d’accords tacites réglés par des dessous de table. Les affaires en suspens à la justice peuvent attendre. On continue de faire son beurre. C’est tout bénéfice dans des salles infestées d’odeurs de fric, d’urine et de moisi. Les salles louées à des particuliers « du temps de Chadli », précise Aâoued, « n’ont jamais pu être récupérées parce que la nature du bail était biaisée dès le départ et parce que la magouille, dans les modes de gestion, est toujours présente dans les rouages administratifs », ajoutera-t-il. Les batailles juridiques qui ont fini par opposer certains gérants à l’Apc d’Oran ne sont que de la poudre aux yeux. « Les histoires de loyers impayés et autres contrats non renouvelés à temps ne sont que prétextes pour faire durer la pagaille », grimace notre interlocuteur. « On fait tout pour que ça s’éternise car beaucoup de gens trouvent leurs comptes dans ce pseudo imbroglio juridique », dira le chargé de la culture qui n’oubliera pas, au passage, de charger la division culturelle de l’apc qui, selon lui, « est une immense araignée de 380 personnes perdues dans les dédales d’une organisation figée ». « J’ai une cagnotte de 6 milliards que je ne peux utiliser parce que, chez nous, c’est le règne de la paralysie et parce que les gens qui ont un rapport avec la culture ont peur de tourner du côté de l’apc. Paralysés par une gestion obsolète, nous ne faisons que gérer le quotidien pour ne pas dire nos carrières de fonctionnaires noyés dans l’immobilisme. » Pour revenir au chapitre cinéma et pour mieux étayer ses dires encore, l’élu FLN nous informe qu’un gérant privé a transformé la salle qu’il louait en hôtel et personne parmi l’administration locale (sous le règne de Fric Bachir, l’ancien wali, aujourd’hui en prison) n’avait osé lever le petit doigt pour l’en empêcher. Tout le monde savait et tout le monde se taisait face à l’érection de la structure hôtelière. « Le permis de construire lui a été remis après la construction de la structure hôtelière et c’est lui-même qui est venu l’exiger », nous apprend Aâoued. « La personne en question a régularisé sa situation et continue à côté de cela de gérer deux autres salles, l’une fermée pour l’instant et l’autre faisant fonction de salle des fêtes pour les mariages et autres rencontres festives étrangères au monde du 7e art », nous apprend l’élu. Le redéploiement s’est fait ailleurs loin du cinéma, des arts de la culture de masse et de tout ce qui fait la cité. Selon les incultes, les priorités étaient ailleurs. N’empêche qu’un brin d’espoir, un petit brin, est attendu pour les prochains mois des 3 salles encore directement dépendantes des services de l’APC. Le Es Saâda (le Colisée), El Maghreb,(le Régent) et El Feth (Pigalle) sont en rénovation totale. L’ouverture en salle de projection cinéma de ces lieux emblématiques pour les Oranais qui avaient eu la chance de les fréquenter du temps de leur splendeur, est prévue pour septembre, nous apprend Aâoued. « ça coïncidera avec le Festival du film algérien », précise-t-il. Une hirondelle fera-t-elle le cinéma ? Pas si sûr d’y croire dans une ville clochardisée à outrance et qui a oublié depuis longtemps ce que c’est le grand écran. Le 35 millimètres, c’est déjà la préhistoire pour les ignorants de l’histoire de leur cité. Enfin supposée la leur.

Bouziane Benachour

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Le cinéma à Constantine
Sombre destin pour salles obscures

Rio Bravo, Autant en emporte le vent, Apocalypse now, Soul to soul, ou carrément toute la série des Bond, James Bond, comme dirait l’espion le plus célèbre de la planète, et bien d’autres films encore, qui avaient fait rêver et vibrer plusieurs générations en Algérie, quitteront brusquement les grands écrans pour être « coincés » dans des cassettes VHS d’abord, et autres VCD et DVD ensuite. Depuis, la magie a disparu. Et pour cause, les salles de cinéma à Constantine ne sont plus que ruines.

La décrépitude a ravagé autant les lieux que les souvenirs. L’Oncic disparu, les APC feront dans le bricolage pour gérer des salles qui donnaient très souvent des films à guichets fermés, tant la demande était grande, quand il s’agissait d’aller s’évader et de se mettre dans la peau du justicier Charles Bronson ou rêvasser, emporté par le sourire d’ange de Sissi, incarné pour la postérité par Romy Schneider. Tout ce monde plein d’imagination et de féerie allait disparaître dès que les salles constantinoises ont été louées à des privés qui ont en fait très vite des propriétés… privées ! « Lors des années 1980, l’APC avait décidé de louer ou de donner, c’est selon, les salles de cinéma à des particuliers. L’erreur a été de ne pas établir un cahier des charges et c’est à partir de là que la fin du cinéma et de ses salles a commencé à Constantine », nous dira Mme Bellil, vice-présidente de l’APC chargée du patrimoine. Effectivement, c’était l’anarchie totale qui régnait dans un secteur jusque-là culturel. Les films 35 mm céderont la place à la projection vidéo, et les spectateurs se métamorphoseront en de reclus emprisonnés dans la nouvelle mode des cassettes VHS. Notre interlocutrice ajoutera : « Tout le monde faisait ce qu’il voulait de ces salles. Très vite, ces dernières ont été détournées de leur vocation, et une ‘’gestion libre’’ s’est instaurée suivie d’une dégradation incroyable, les gérants ignorant complètement l’entretien. De plus, les responsables à l’APC ont décidé de louer au prix fort pour certains, et à des prix pratiquement symboliques, pour d’autres. Le résultat a été tout simplement catastrophique puisque plus personne ne payait son loyer, même pour un prix dérisoire. Et devant tant d’impunité, les gérants des salles ont entamé des travaux de transformation, au nez et la barbe de l’APC, à tel point que l’ABC, par exemple, sert actuellement de salle des fêtes. Finalement et face à une telle incurie, l’APC a décidé de poursuivre les gérants des salles en justice. » Mais les choses étant ce qu’elles sont, les plaintes de la commune traîneront pendant des années pour enfin aboutir à quelques résultats. La salle El Andalous (ex-Le Versailles), à Sidi Mabrouk, est redevenue propriété de la commune de Constantine depuis trois mois, Numidia (ex-l’Olympia) l’est aussi, depuis le 27 de ce mois de mai. Elles nécessitent d’importants travaux de réfection. Le cas des salles El Anouar (ex-ABC) et Rhummel (ex-Le Royal) est toujours entre les mains de la justice. Néanmoins, la récupération de ces biens pose un sérieux problème aux gestionnaires de la ville. Que faire de ces salles ? Car, au sein du staff dirigeant la commune, les avis divergent sur la vocation à redonner aux salles de cinéma. « Franchement, je ne pense pas que le public soit encore intéressé par le grand écran, nous dira Mme Bellil. Les habitudes ont changé et les gens sont plus attirés par les chaînes satellitaires ou par les films en DVD et ne voudront sûrement pas reprendre le chemin du cinéma. A mon avis, il faut d’ores et déjà songer à une autre disposition pour les salles récupérées et celles qui vont l’être. » Le débat est lancé au sein de l’APC. M. Hazourli, vice-président chargé de la culture, croit dur comme fer à la relance du 7e art à Constantine. « Ecoutez, j’ai découvert le cinéma avec la salle le Colisée (salle qualifiée dans les années 1970 de la plus belle salle d’Afrique du Nord, un fleuron du cinéma détruit il y a plus de trente ans pour des raisons qui demeurent obscures), qui accueillait un public divers. Croyez-moi, ce public existe toujours et a fait des émules. Il ne demande qu’à retourner vers le grand écran, car voir un film à la télévision ne vous donnera jamais les mêmes sensations que celles des salles, surtout avec l’avènement des technologies nouvelles tels le son surround ou l’image en trois dimensions. Je préconise la réouverture des salles avec une période de grâce très courte pour permettre aux amoureux des salles obscures de se réconcilier avec les projections de films. » Côté cinémathèque, celle d’An Nasr est toujours fermée. Pourtant, tout a été refait à neuf depuis des années, mais ses portes sont mystérieusement closes. Mme Khalida Toumi, de passage à Constantine en décembre 2005, avait annoncé sa réouverture imminente, en donnant même le nom de son futur directeur qui ignorait qu’il avait été nommé à un poste… qu’il n’avait jamais demandé et dont il ne voulait pas !

Hamid Bellagha

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