GESTION DES INSTITUTIONS CULTURELLES PUBLIQUES
Posté par alger-culture le September 25 2007 12:47:30
LE CAS DES STRUCTURES THEATRALES EN ALGERIE
Mamoire Master 2 Recherche. Université Sorbonne nouvelle. Par : A. KESSAB



Ministère de la Culture Algérien (Plateau des Annasers-Alger)
Nouvelles entendues
La problématique de la gestion des structures théâtrales publiques en Algérie a fait l’objet d’un travail de recherche, présenté par M. A. Kessab à Paris III sous la direction du Pr. Bruno Péquignot et de M. Ahmed Cheniki. Nous vous proposons ici l’appréciation faite par ce dernier pour ce travail. Pour le texte en intégral (en format PDF), veuillez cliquer sur le lien suivant :


[GESTION DES INSTITUIONS CULTURELLES PUBLIQUES : LE CAS DES STRUCTURES THEATRALES EN ALGERIE ]


Le travail de M. A. Kessab mettant en relation gestion économique et institutions culturelles est intéressant à plus d’un titre parce qu’il permet d’interroger le fonctionnement des structures culturelles et de donner à voir les rapports apparemment conflictuels entre l’espace économique et la production des biens symboliques. Ce n’est, d’ailleurs, pas sans raison que cette manière de lire la gestion des institutions culturelles à l’aune de la pensée économique a toujours été marquée par une certaine suspicion, comme si l’économique ne pouvait qu’être antagonique à toute réflexion culturelle.
Le mémoire permet justement de mieux faire comprendre cette situation caractérisée par de multiples malentendus qu’ont tenté d’analyser en quelque sorte William Baumol et William Bowen dans leurs travaux indiquant la nécessité d’interroger la gestion économique des entreprises culturelles. La difficulté d’une gestion rationnelle et transparente des espaces culturels a toujours marqué le fonctionnement des structures théâtrales considérées par certains animateurs réfractaires à toute logique économique, piégés par la notion flasque de « service public » et de la subvention étatique.
Ce mémoire qui se subdivise en deux parties expose tout d’abord les conditions d’émergence de l’économie de la culture et les outils nécessaires à toute lecture économique du paysage culturel avant d’analyser le fonctionnement des structures théâtrales publiques algériennes essentiellement soutenues et dirigées par l’Etat. Dans ce deuxième volet, original et bien informé, M. Kessab explique les mécanismes de gestion des sept théâtres publics algériens (Théâtre national et théâtres régionaux) et propose des pistes permettant une meilleure gestion de l’entreprise théâtrale. A ma connaissance, c’est le premier travail qui prend comme objet la question de la gestion des théâtres publics en Algérie. C’est un véritable travail de pionnier qui incitera peut-être d’autres chercheurs à explorer ce champ qui est sérieusement délaissé. Il pourrait également être d’un apport certain aux gestionnaires de la pratique théâtrale en Algérie. Jusqu’à présent, les théâtres publics sont gérés comme des entreprises prisonnières de la subvention du ministère de la culture, sans aucune volonté sérieuse d’en faire de véritables espaces produisant aussi des biens matériels, même limités. C’est ce qu’a très bien montré ce travail documenté et fouillé qui cherche à comprendre les tenants et les aboutissants de la situation actuelle marquée par la présence de graves déficits financiers. L’auteur propose une solution de sortie de crise à travers sa triade : gestion commerciale, contrôle des financeurs publics, reconnaissance du but non lucratif. Mais ce trinôme suggéré par M. Kessab ne pourrait être opératoire que si une réelle volonté politique l’anime. Les choses sont marquées par un grave immobilisme parce que les dirigeants politiques ne semblent pas prêts à transformer les choses et à proposer un autre fonctionnement de l’entreprise culturelle publique, otage du budget alloué par le pouvoir d’Etat.
Ce mémoire, singulier, fait un sérieux état des lieux de la gestion des théâtres publics algériens qui pourrait d’ailleurs être généralisée à toutes les entreprises culturelles publiques algériennes.

Ahmed CHENIKI