2ème Festival national du théâtre professionnel
Posté par alger-culture le May 24 2007 22:05:56
Un strapontin pour les coopératives théâtrales indépendantes
Par : Hassan Gherab. La Tribune 24/05/2007



















Théâtre National Algérien (TNA) : vue de nuit
Photo par : Amine M.
Nouvelles entendues
2ème Festival national du théâtre professionnel

Un strapontin pour les coopératives théâtrales indépendantes
Jeudi 24 mai 2007

Par Hassan Gherab

Le Festival national du théâtre professionnel revient pour sa 2ème édition, qui s’ouvre aujourd’hui avec une soirée «hommages» à près d’une vingtaine de femmes et hommes du 4ème art algérien et une dizaine d’artistes arabes. Cette édition 2007, dont la clôture est prévue pour le 6 juin prochain, est évidemment inscrite au programme d’Alger, capitale de la culture arabe 2007. Aussi, pour conférer au festival la dimension arabe, les organisateurs ont-ils mis entre parenthèses celle nationale et ouvert cette édition à une dizaine de troupes arabes, qui vont y participer, hors compétition.
Concernant la compétition officielle, elle est d’autorité, dirions-nous, ouverte aux 7 théâtres publics, le TNA et les théâtres régionaux de Bel Abbès, Annaba, Batna, Constantine, Béjaïa et Oran qui présenteront leurs nouvelles productions. Petite «entorse» à l’ordre établi par les organisateurs, la compétition a intégré deux troupes indépendantes : El Beliri de Constantine qui présentera le Procès de Djeha et El Moultaqa de Tindouf dont la pièce En attendant Gouda ouvrira le festival. Le critère de sélection pour l’entrée en lice de ces deux troupes a été les prix qu’elles ont décrochés aux festivals locaux du théâtre professionnel de Annaba et de Sidi Bel Abbès. Cette pseudo-ouverture vers le théâtre indépendant est présentée comme la concrétisation de la promesse d’ouvrir le Festival national du théâtre professionnel aux compagnies théâtrales indépendantes qui, exclues de la compétition officielle lors de la 1re édition, l’année dernière, avaient ouvertement et vertement dénoncé et critiqué les critères «exclusionistes» de la sélection qui n’avaient retenu que les théâtres publics. Les organisateurs, présentant l’édition 2006 comme un coup d’essai, avaient alors justifié ce choix par l’inexistence de critères d’évaluation de la qualité des œuvres autres que celui du «professionnalisme» des troupes qui est de fait établi par l’appartenance de ces dernières aux théâtres de l’Etat. Mais promesse fut donnée que la prochaine édition, 2007, serait ouverte à tous. Un séminaire sera d’ailleurs organisé pour justement redéfinir ce fameux concept de professionnalisme qui exclut des troupes dont certaines ont pourtant participé et représenté l’Algérie -qui n’a pas dépensé un sesterce pour leur formation ou leur déplacement- à des festivals à l’étranger, et non des moindres, où elles ont même été primées.
à moins d’accuser les organisateurs de ces festivals et leurs jurys de manque de «professionnalisme» et de subjectivisme dans la sélection de troupes algériennes et l’attribution de prix pour leurs prestations, on ne peut aucunement empêcher ces coopératives théâtrales de concourir chez elles, dans un festival national, qui de plus a fait l’effort de s’ouvrir à des troupes étrangères. On a promis de revoir les critères pour que le festival soit réellement national et véritablement professionnel, non par le statut de la troupe mais par la qualité de l’œuvre. Force est de constater qu’il n’en est rien.
L’ouverture n’en est pas une. C’est tout juste un entrebâillement qui a tout du compromis concédé pour clouer le bec aux détracteurs sans rien changer à l’ordre établi.

H. G.